L’exposition financière américaine au Royaume-Uni totalise 2.100 milliards de dollars, soit 11,3% du PIB des Etats-Unis.
Le Brexit pourrait "menacer" la stabilité financière aux Etats-Unis du fait des liens étroits avec le Royaume-Uni et d'un appétit accru des investisseurs pour des actifs à risque, a prévenu lundi une agence du Trésor américain.
"Dans un scénario noir, les chocs venant du Royaume-Uni et d'Europe menaceraient la stabilité financière aux Etats-Unis", indique un rapport de l'Office of Financial Research (OFR), une branche du Trésor en charge de la surveillance des risques.
L'OFR note que les Etats-Unis n'avaient pas été déstabilisés par la crise de la dette publique en Europe (2010-2012) mais invite à ne pas en tirer de conclusion s'agissant du Brexit. "Cet état de fait ne garantit pas une quelconque résistance à l'avenir", indique le rapport.
Le principal risque réside dans l'issue des difficiles négociations que Londres et l'UE s'apprêtent à ouvrir pour régler leur divorce, conformément au référendum du 23 juin.
"L'issue finale et les situations intérimaires pourraient créer des chocs encore plus importants pour la confiance" en Europe, qui rejailliraient sur les Etats-Unis, indique le rapport.
Selon l'OFR, l'exposition financière américaine au Royaume-Uni totalise 2.100 milliards de dollars, soit 11,3% du PIB des Etats-Unis, et pourrait se transformer en "pertes en cas de dépréciation des changes et de volatilité" et dans l'hypothèse d'une hausse de défauts de paiement en Europe.
En cas de récession en Royaume-Uni ou en Europe, la demande pour les exportations américaines serait par ailleurs réduite, ce qui pourrait "légèrement ralentir le rythme de la croissance" aux Etats-Unis.
Enfin, une instabilité financière accrue au Royaume-Uni pourrait causer "des dégâts durables sur la confiance des investisseurs dans le monde", indique le rapport.
L'OFR note que le vote sur le Brexit a déjà fait chuter les rendements des bons du Trésor américain à des planchers historiques, "accentuant les incitations pour les investisseurs à emprunter excessivement et à prendre des risques".