Vendu comme un détecteur d’explosifs efficace, l’engin produit par une société anglaise est une parfaite arnaque.
Le Premier ministre irakien a ordonné à ses forces de ne plus utiliser le détecteur d’explosifs ADE-651. Malgré une inefficacité prouvée depuis des années, il était toujours en service. Corruption et luttes de pouvoir seraient responsables.
Après le terrible attentat au véhicule piégé survenu dans la nuit du 2 au 3 juillet dans un marché de Bagdad et qui a fait environ 300 victimes, le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a ordonné à ses forces de laisser tomber l’ADE-651. Vendu comme un détecteur d’explosifs efficace, l’engin produit par une société anglaise est une parfaite arnaque.
Malgré les avertissements du commandement militaire américain, Bagdad a dépensé pas moins de 60 millions de dollars sur ces vrais faux détecteurs avant que le gouvernement britannique n'interdise leur exportation en 2010 et que deux ressortissants britanniques mêlés à leur vente ne soient condamnés dans deux procès différents pour fraude en 2013.
Distribué au Moyen-Orient, il était vendu plusieurs milliers de dollars l’unité. Selon Associated Press (AP), il s’est avéré que sa technologie était basée sur celle d’un détecteur censé retrouver des balles de golf vendu environ… 20 dollars.
Toujours d'après AP, les Irakiens se sont dès le début moqués de ce dispositif en plaisantant qu’un trop-plein d’eau de cologne était suffisant pour déclencher l’appareil.
En 2010, l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki a tout de même ordonné une enquête sur l’efficacité des détecteurs. Ne s'étant pas avérée assez concluante, ils ont pu continuer à être utilisés.
Après le terrible attentat au véhicule piégé du 3 juillet, Haïder al-Abadi, le successeur de Maliki, a tout simplement démis de ses fonctions le militaire responsable de la sécurité à Bagdad. Il a également accepté la démission de son ministre de l’Intérieur, Mohammed Salem al-Ghabban.
Il faut dire que le minibus chargé d'explosifs ayant provoqué le carnage a pu parcourir sereinement une cinquantaine de kilomètres jusqu’à Bagdad, bien qu'ayant franchi une douzaine de check-points. La plupart utilisant des détecteurs ADE-651.
Avec RT