Au moins 22.500 Ougandais ont été chassés de leurs maisons pour céder la place à une compagnie forestière britannique
Au moins 22.500 Ougandais ont été chassés de leurs maisons pour céder la place à une compagnie forestière britannique, affirme jeudi l'organisation internationale d'aide Oxfam qui réclame une enquête.
La société New Forests Company, basée à Londres, a signé en 2004 un accord avec les autorités ougandaises pour développer 20.000 hectares de bois d'abattage, provoquant des expulsions, parfois violentes, de populations dans les réserves forestières de Namwasa et Luwunga, affirme encore Oxfam.
"Les gens expulsés sont désespérés, ils ont été précipités dans la pauvreté", poursuit le rapport qui précise toutefois que les expulsions ont cessé en juillet 2010.
"Dans certains cas, des personnes ont affirmé avoir été victimes de violences, et leurs maisons, récoltes et bétail ont été détruits", indique Oxfam.
Les autorités ougandaises et la compagnie britannique assurent pour leur part que les personnes expulsées vivaient illégalement sur ces terres, alors que les expulsés affirme que celles-ci leur avaient été accordées par des gouvernements précédents il y a de cela plusieurs décennies.
"Quand on nous a dit de partir, beaucoup d'entre nous ne savaient où aller, alors on a résisté", a témoigné une femme citée par Oxfam.
"J'ai tout perdu. Mes enfants pleurent tous les jours. Je ne peux pas les nourrir ni les envoyer à l'école", témoigne un autre expulsé cité par Oxfam.
Aucune des personnes déplacées n'a à ce jour reçu de compensation financière, malgré une décision de justice qui en 2009 avait ordonné l'arrêt des expulsions, poursuit le rapport.
Créée en 2004 et partiellement propriété de la banque HSBC, New Forests Company vise à devenir la plus importante compagnie forestière d'Afrique de l'est et a bénéficié d'un prêt de 5 millions d'euros (6,7 millions USD) de la Banque européenne d'investissement (BEI) pour développer l'une de ses plantations ougandaises.