Au moins, un million de Palestiniens ont été emprisonnés par Israël depuis le début de l’occupation.
Prenant la défense de l’ONG israélienne Breaking The Silence, qui tente de faire connaître la réalité de l’occupation israélienne des territoires palestiniens, ceux de 1967 exclusivement, le journaliste israélien Gideon Levy du quotidien Haaretz assure que le débat sur l’occupation est interdit en Israël.
« Israël règne sur deux sociétés qui sont l’une et l’autre incapables de débattre de l’occupation. Il y a, d’un côté, la société juive qui vit dans le déni et la répression, qui n’est au courant de rien et ne veut rien savoir, et, de l’autre, la société palestinienne qui est au courant de tout ce qui concerne l’occupation, mais qui est privée de droits », a-t-il dénoncé dans un article publié dans l’édition anglophone du quotidien israélien Haaretz, et traduit par Info Palestine.
« Tous les Israéliens qui brisent le silence sur l’occupation et les autres crimes accomplissent leur devoir patriotique, humain et moral », a-t-il défendu. Estimant que l’argument selon lequel ce serait là une mesure anti-démocratique est « l’un des plus éhontés et des plus hypocrites qui aient jamais été exprimés en Israël ».
Gideon répliquait surtout à Yair Lapid, le dirigeant de Yesh Atid, qui s’en est pris à l’ONG en question, et accuse l’édition anglaise de Haaretz d’être un partenaire dans ce crime de diffamation contre la société israélienne de l’extérieure.
Selon Gideon, les crimes de l’occupation doivent être connus partout, d’autant qu’en Israël, il y a un système de lavage de cerveau.
« Les choses ne peuvent pas être « réglées entre nous », « chez nous », parce que chez nous il y a un système de lavage de cerveau et de blanchiment des crimes qui atteint de nouveaux sommets. Maintenant on prétend non seulement qu’il n’y a pas de crime, mais en plus qu’il n’y a pas d’occupation. On ne peut pas débattre avec des gens qui sont autant coupés de la réalité, de cette réalité qui est que les crimes de l’occupation sont horribles et ne font qu’empirer », a-t-il écrit.
Il rappelle dans son article que 4800 personnes ont été arrêtées lors de la récente vague d’opérations de résistance aux armes non létales, dont 1400 enfants. Et qu’au cours de la deuxième Intifada 80 000 Palestiniens ont été emprisonnés et 24 000 ordres ont été distribués pour emprisonner des dizaines de milliers de personnes sans procès.
Au total, ce sont d’après Gideon affirme aussi qu’au moins un million de Palestiniens ont été emprisonnés par Israël depuis le début de l’occupation.