le changement de peau du front al-Nosra et le changement de nom de Mohammad al-Joulani visent à leur faire épargner le chatiment qu’il mérite.
Média de guerre, a révélé de nouvelles données sur l’identité d’Abou Mohammad al-Joulani, le numéro un du front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie. Elle s’avère être différente de celle véhiculée par les sites médiatiques qui lui sont proches.
Selon cette instance médiatique de la Résistance en Syrie, Joulani s’appelle Ahmad Hussein al-Charea, et non Oussama al-Aabsi al-Wahidi, comme l’a indiqué la chaine de télévision qatarie al-Jazeera.
Né en 1984 et non en 1982, les versions divergent sur le lieu de sa naissance, certaines faisant état qu’il est né à Deraa et d’autres en Arabie saoudite. Alors qu’al-Jazeera avait rapporté qu’il était né à Deir Ezzor.
En Irak, il était connu sous l’identité d’Amjad Hussein Ali al-Naaimi, sous laquelle il a été fait prisonnier dans le centre carcéral de Buka. Il y jouissait d’un traitement de faveur de la part des autres prisonniers, grâce au numéro deux de Daesh, Abou Muslim al-Turkmani, qui a été tué récemment dans un raid américain.
C’est Baghdadi qui l’a chargé de se rendre en Syrie en 2012. Information que les sites du front al-Nosra tentent d’occulter.
Depuis, de nombreux massacres relèvent de la responsabilité du front al-Nosra en Syrie. Son changement de peau depuis son canular de séparation d’Al-Qaïda, pour se rebaptiser Front de la conquête du Levant (Jabhat Fateh al-Sham), ne devrait pas les faire oublier.
Discours sectaire, comme les wahhabites
Son discours est très sectaire et fortement imprégné du lexique wahhabite. Ainsi les chiites sont appelés « rafidites », une appellation historique collée aux chiites depuis leur refus de la dynastie des Omeyyades qui s’est emparée le pouvoir. Quant aux Alaouites, ils sont appelés les nassirites. L’origine de cette appellation n’est pas très claire.
Quant aux sunnites loyalistes, ce sont les « chabbihas », un terme en arabe qui veut dire les voyous.
Avant même son entrée officielle en action, ses éléments ont participé a la campagne de terreur qui a été menée partout en Syrie contre quiconque s’oppose à la Révolution syrienne.
Dans les zones résidentielles
La plupart des attentats perpétrés dans les zones résidentielles loyalistes sont attribuées au front al-Nosra, ou à des éléments d’Al-Qaïda avant que celle-ci n’entre officiellement en Syrie.
Le 23 décembre 2011, le gouvernement syrien a accusé des éléments d’Al-Qaïda d’être derrière le premier attentat terroriste perpétré dans un quartier résidentiel : celui de Kafar Soussseh, situé à l’ouest de la capitale, et au cours duquel 44 personnes ont été tuées.
Le 10 mai 2012, un double attentat devant le bâtiment des branches sécuritaires d’al-Qazzaz à Damas a coûté la vie à 55 personnes.
A partir du novembre de la même année, c’est la banlieue Jaramana, à la majorité druze et chrétienne qui se verra dans le collimateur du front al- Nosra, pour avoir refusé de lui permettre d’entamer la conquête de la capitale. Le 8 de ce mois-ci, un double attentat fauchera la vie à 54 de ses habitants. Par la suite, plus de 5 autres attentats terroristes ont frappé cette banlieue située à l’entrée sud-est de Damas.
Exécutions et liquidations
Sur le site koweitien « Le réseau national koweitien », lequel répertorie les attaques revendiqués dans des communiqués du front al-Nosra, il est question d’une campagne d’attaques armées menée par la branche d’Al-Qaïda contre des centres de sécurité et des postes de police ou de gendarmerie, et contre des sites de l’armée syrienne et de ses différentes branches.
Des policiers, des gendarmes, des militaires et des officiers ont aussi fait les frais d’une campagne de liquidation et d’exécutions sommaires.
En même temps, le front al-Nosra s’est joint à la campagne de meurtres menée par l’Armée syrienne libre contre des figures politiques, journalistique, universitaires, religieuses et autres qui défendaient le pouvoir syrien.
Saïd l’animateur et Saïd l’éminent religieux
Le 19-7-2012, le front al-Nosra exécute de sang froid un animateur de télévision Mohammad al-Saïd après l’avoir kidnappé, pour ses positions loyalistes, et met en garde ses compères d’un sort similaire.
En aout de cette même année, il revendique l’assassinat dans la région de Sayyeda Zeinab, au sud de Damas, tuant 7 syriens chiites, dont l’imam d’une mosquée.
En 2013, plusieurs massacres contre la population sont perpétrés par le front al-Nosra.
Le massacre de Hatla, dans la province de Deir Ezzor, au cours duquel 24 agriculteurs ont été tués le 10 juin 2013.
Celui de Dweir, localité situé entre Homs et Hama et des dizaines de civils, des femmes et des enfants ont été tués le 4 juin 2013.
Un massacre commis conjointement avec le mouvement Ahrar al-Sham dans la province de Lattaquié et au cours duquel 80 civils sont tombés en martyrs en décembre 2013.
Le massacre de Khan al-Aassal, dans la province d’Alep, commis en juillet 2013 au cours duquel 123 personnes dont la majorité de civils ont péri. Des personnes y ont été kidnappées et sont toujours portées disparues.
Le massacre du fleuve de Qweik , perpétré dans le quartier de Boustane al-Qasr au début de 2013, et dont les cadavres de dizaines ont été jetés dans le fleuve. Depuis, ce quartier se trouve sous le contrôle du front al-Nosra et de ses alliés.
Mais le massacre le plus répugnant a été celui perpétré le 21 mars 2013 dans la mosquée al-Imane à Damas, au cours duquel 49 fideles ont succombé, dont l’éminent religieux cheikh Mohammad Saïd al-Bouti.
Au cours de cette année, plus de 40 religieux avaient été liquidés séparément, dans les quatre coins de la Syrie.
Stop les revendications
Le front al-Nosra n’a pas revendiqué tous ses massacres. A un certain moment, il a arrêté de le faire, par crainte des conséquences qui pouvaient en découler.
Suivant les manœuvres des tenants de la révolution syrienne qui ont mené l’une des campagnes médiatiques la plus mensongère qui soit.
Tous les attentats , même ceux perpétrés contre des parties syriennes loyalistes étaient attribués par les sites d’information de l’opposition syrienne armée, dont les comités de coordination aux forces régulières et à ses services de renseignements. La plus flagrante a été l’assassinat de cheikh al-Bouti: au moment où ces sites fêtaient l’assassinat de ce religieux, ils accusaient le régime syrien de l’avoir commis.
Ces dernières années, quoique la plupart des massacres ont été perpétrés par la sœur désavouée du front al-Nosra, Daesh, mais la áÇranche d'al-Qaïda commettait les siens avec les autres groupes alliés.
L’histoire lui retiendra sans aucun doute l’un de ses pires massacres, et le plus récent : Le 12 mai dernier, il attaque le village al-Zarat, dans la province sud de Hama, y élimine 180 civils, dont des femmes et des enfants et enlève plus de 100 d’entre eux. Il était assisté par son allié indéfectible, Ahrar al-Sham, ainsi que par d’autres groupuscules, Faïlak Homs, Kataëb ahl- al-Sunnah, et Ajnad Homs. Ce massacre a été revendiqué ouvertement.