Erdogan entend fermer toutes les écoles militaires.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi vouloir faire passer sous son contrôle direct les services de renseignement et les chefs d'état-major de l'armée, deux semaines après un coup d'Etat militaire raté.
"Nous allons introduire une petite réforme constitutionnelle (au Parlement) qui, si elle est approuvée, fera passer le service national de renseignement (MIT) et les chefs d'état-major (de l'armée) sous le contrôle de la présidence", a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision A-Haber.
Pour être adoptée, cette réforme qui renforcerait les pouvoirs du président doit être approuvée par une majorité des deux-tiers au Parlement.
Le gouvernement de l'AKP aura donc besoin du soutien de certains partis d'opposition.
Le 26 juillet, le Premier ministre Binali Yildirim avait affirmé que les principales formations d'opposition étaient prêtes à travailler avec lui pour élaborer une nouvelle Constitution.
Le président turc a par ailleurs annoncé samedi son intention de fermer toutes les écoles militaires et de les remplacer par une université nationale chargée de former les forces armées.
Ces déclarations interviennent alors qu'Ankara a procédé cette semaine à un important remaniement de l'armée, dont près de la moitié des généraux (149) ont été limogés après la tentative de putsch de la nuit du 15 au 16 juillet.
Une petite partie de l'armée, dont de hauts gradés, s'étaient emparés de chars, avions de chasse et hélicoptères pour renverser le pouvoir.
Instauré peu après l'état d'urgence pourrait être prolongé, comme l'a fait la France après les attentats takfiristes, a déclaré M. Erdogan.
"Si les choses ne reviennent pas à la normale durant cette période d'état d'urgence (trois mois), nous pourrons le prolonger", a-t-il expliqué.
Depuis le 15 juillet, 18.699 personnes ont été placées en garde à vue et 10.137 d'entre elles ont été inculpées et placées en détention préventive, selon M. Erdogan.
Avec AFP