Les sites de l’opposition estiment que c’est la bataille de la dernière chances pour les rebelles
Tous les moyens sont déployés par les milices et leurs alliés internationaux pour faire arrêter la contre-attaque de l’armée syrienne et de ses alliés à l’assaut lancé pour briser le siège d'Alep.
Une intervention directe des Américains, à plus haut niveau et au pluriel. Et de nouveau des histoires chimiques pour clôturer le tout.
Les raids n'ont pas arrêté
Car sur le terrain, à croire la version de l’AFP qui se base exclusivement sur l’OSDH, instance médiatique de l’opposition syrienne basée à Londres, les avions russes qui soutiennent l’armée syrienne et ses alliés ont freiné ce mardi " la dernière chance" des rebelles qui cherchent à desserrer le siège imposé à leurs quartiers.
"Les frappes russes intenses n'ont pas arrêté toute la nuit (de lundi à mardi)" au sud-ouest d'Alep où se concentrent les combats, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
"Cela a ralenti la contre-offensive et permis au régime de reprendre cinq des huit positions conquises par les rebelles", a-t-il ajouté. "Les insurgés avaient avancé mais n'arrivent à pas à consolider leurs positions".
Selon la version de l’OSDH, les combats ont fait au moins "50 morts" dans les rangs des miliciens et "des dizaines de morts" du côté des militaires réguliers depuis le début de l'offensive. L’instance avance aussi qu’une trentaine de civils dans la zone gouvernementale d'Alep ont été tués lundi par des tirs rebelles.
Les sources russes ont fait état lundi de plusieurs centaines de tués parmi les miliciens. Selon Media de guerre, instance médiatique de la Résistance en Syrie, de nombreus chefs de milices figurent parmi les tués, dont le vice-commadant militaire du mouvement Ahrar al-Sham, allié du front al-Nosra, branche d'al-Qaïda en Syrie.
Dans la bataille d'Alep, entamé au sud et à l’ouest d’Alep, les miliciens toutes tendances confondues rassemblées dans le cadre de Jaïsh al-Fateh, laquelle comprend le front al-Nosra (rebaptisé Front Fateh al-Cham) tentent d'ouvrir une nouvelle route d'approvisionnement vers les quartiers qu’ils occupent dans l'est de la cité et d'empêcher le pouvoir de s'emparer de la totalité de la métropole.
Alep est divisée depuis juillet 2012 entre quartiers ouest loyalistes, et quartiers est occupés par les rebelles et totalement assiégés par l'armée syrienne depuis le 17 juillet.
Inacceptable selon Moscou
Sans tarder, les dirigeants américains sont de nouveau entrés en jeu, lançant un appel pour faire cesser les raids russes. Un appel qui a été jugé "inacceptable" par Moscou.
"Dès qu'il y a des progrès dans les combats contre les terroristes, grâce à l'armée syrienne avec notre soutien, les Américains (...) nous demandent d'arrêter de combattre les terroristes", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergei Ryabkov à l'agence Ria Novosti.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait auparavant dit : "Il est évidemment essentiel que la Russie se maîtrise et freine le régime Assad dans ses attaques, tout comme il est de notre responsabilité d'obtenir de l'opposition qu'elle évite de s'engager dans ses opérations".
Même le président américain Barack Obama a mis du sien en déclarant qu'en dépit d'une relation "difficile" avec la Russie, les Etats-Unis cherchaient toujours à coopérer pour trouver des solutions diplomatiques aux conflits comme en Syrie.
Histoires chimiques
Sans tarder non plus, des histoires chimiques sont entrées en jeu. Durant ces trois derniers jours, les agences internationales n’ont cessé d’accuser les forces gouvernementales de bombarder des hôpitaux et les zones résidentielles.
Ce mardi, et toujours à la foi de l’OSDH, il est question de 24 cas de suffocation dans le village de Saraqeb, dans le gouvernorat d’Idleb, après un soi-disant « largage de barils explosifs par des hélicoptères du régime », et que les habitants ont affirmé qu'il s'agissait de chlore.
Des images ont vite été diffusées présentant des cas de suffocation. Alors qu’un porte-parole de la défense civile dans la région contrôlée par le front al-Nosra et ses alliés a déclaré que 33 personnes, principalement des femmes et des enfants avaient été empoisonnés, les images ne montraient que des cas d’hommes, ayant l’allure de miliciens.
Auparavant, les autorités syriennes avaient accusé les terroristes d’avoir fait exploser des obus contenant des agents chimiques dans la vieille ville d'Alep en Syrie.
"Les terroristes ont utilisé des armes contenant des substances provoquant la suffocation et la détente du système nerveux. Cinq personnes sont touchées", a rapporté une source des milices populaires de la ville.
Les obus ont explosés dans les quartiers Bab al-Faraj et Bustan Kel-Ab, précise la source.