Pyongyang suscite l’ire de Tokyo avec un nouveau tir de missile.
Les Etats-Unis ont averti mardi qu'ils étaient prêts à se défendre et à protéger leurs alliés après un tir de missile balistique effectué par la Corée du Nord en direction de la mer du Japon.
"Nous restons prêts à travailler avec nos alliés et partenaires à travers le monde pour répondre à de nouvelles provocations de la RPDC (République populaire et démocratique de Corée), et à nous défendre nous, ainsi que nos alliés contre toute attaque ou provocation", a déclaré une porte-parole du département d'Etat américain, Anna Richey-Allen, cité par l'AFP.
"Nous avons l'intention de partager nos préoccupations devant les Nations unies afin de renforcer la volonté internationale de tenir responsable la RPDC pour ces actions provocatrices", a ajouté Mme Richey-Allen.
"Notre engagement à défendre nos alliés, y compris la République de Corée (du Sud) et le Japon (...) reste inflexible", a-t-elle insisté.
Pyongyang a procédé mardi vers 22H50 GMT (07H50 mercredi heure locale) à un tir de missile balistique en direction de la mer du Japon, selon le ministère sud-coréen de la Défense.
Ce lancement intervient deux semaines après le tir par la Corée du Nord de trois missiles balistiques qui, selon Pyongyang, simulaient des frappes nucléaires préventives sur des ports et des aérodromes sud-coréens dans lesquels se trouvent des matériels militaires américains.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a averti la semaine dernière Pyongyang de "conséquences réelles" pour ses programmes nucléaire et de missiles.
Pyongyang suscite l'ire de Tokyo missile
Le Japon a affirmé que l'un des missiles s'était abattu à 250 km au large de sa côte nord, à l'intérieur de sa Zone économique exclusive (ZEE) de l'archipel.
"C'est un acte scandaleux qui ne saurait être toléré", a déclaré à la presse le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui a parlé d'une "menace sérieuse à la sécurité du pays".
C'est la première fois depuis 1998 qu'un missile nord-coréen s'abîme dans la ZEE japonaise. Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a indiqué qu'aucun avertissement n'avait précédé ce tir.
"Du point de vue de la sécurité maritime et aérienne, c'est un acte extrêmement problématique et dangereux", a-t-il dit.
Le Rodong est une version améliorée du Scud. Sa portée est de l'ordre de 1.300 km.
Pyongyang a réalisé depuis son quatrième essai nucléaire en janvier une série de tirs de missiles balistiques.
La Corée du Nord avait le 19 juillet tiré trois missiles balistiques, dont un Rodong, qui, selon Pyongyang, simulaient des frappes nucléaires préventives sur des ports et des aérodromes sud-coréens.
De nombreux experts s'accordent à dire que Pyongyang a progressé dans ses efforts pour mettre au point un missile intercontinental (ICBM) capable de porter le feu nucléaire sur le continent américain.
'Invasion'
Washington et Séoul avaient annoncé auparavant un accord sur le déploiement au Sud du bouclier antimissiles THAAD (Terminal High Altitude Area Defence) américain d'ici la fin de l'année prochaine, sous prétexte de contrer les menaces venues de Corée du Nord.
Condamné par Pyongyang, ce projet inquiète également Moscou et Pékin.
Les tensions se sont également aggravées à l'approche du lancement le 22 août de vastes exercices militaires conjoints entre la Corée du Sud et les Etats-Unis qui impliquent plusieurs dizaines de milliers de militaires.
La Corée du Nord voit les manoeuvres annuelles dites "Ulchi Freedom" comme une provocation, comme la "répétition générale d'une invasion" de son territoire. Mais Séoul et Washington prétendent que leur visée est purement défensive.