Dans une interview accordée à Sputnik, Richard Labévière, journaliste et rédacteur en chef de prochetmoyen-orient.ch, se prononce sur le sort des Yézidis en Irak et en Syrie.
Dans une interview accordée à Sputnik, Richard Labévière, journaliste et rédacteur en chef de prochetmoyen-orient.ch, se prononce sur le sort des Yézidis en Irak et en Syrie, à l'occasion des deux ans de la chute de Sinjar aux mains des takfiristes.
400.000 personnes contraintes à l'exode, des milliers de morts, des femmes réduites en esclavage, tel est le bilan de la prise de la ville de Sinjar par Daech survenue il y a deux ans. La ville a été reprise un an plus tard par les forces kurdes, mais des milliers de femmes et d'enfants sont toujours détenus par les terroristes. De leur côté, les Yézidis accusent toujours Bagdad de les avoir oubliés.
Les Yézidis accusent les autorités, le gouvernement irakien ainsi que le gouvernorat kurde, de les avoir oubliés, de négliger leur sort aujourd'hui, pourquoi?
Au fil du temps, les Kurdes se sont convertis à l'Islam, mais les chrétiens et les Yézidis sont demeurés au Kurdistan: la plupart sont restés dans leurs terres d'origine, ensuite ils ont été marginalisés et ont commencé à subir des persécutions. Les Yézidis, malheureusement pour eux, subissent ce que subissent d'autres minorités, les chrétiens d'Irak et de Syrie, dans toute la région, je pense également aux coptes d'Egypte et aux chrétiens de Palestine.
Avez-vous connaissance d'actions particulières entreprises par les autorités françaises en faveur des Yézidis?
Pendant très longtemps, la France a nié la répression contre les chrétiens de Syrie, puisque pour le quai d'Orsay, seuls les chrétiens d'Irak avaient de la valeur dans la mesure où les chrétiens de Syrie étaient des partisans de Bachar el-Assad (…).
La France est malvenue de dire quoi que ce soit pour la défense de ces minorités, au contraire elle s'est employée à les combattre, en armant même des Katibas de Jabhat al-Nosra et d'autres djihadistes à partir de la Jordanie et du Liban. Ainsi, la diplomatie française a bien du mal à défendre avec crédibilité les Yézidis et autres minorités au Proche et Moyen-Orient.