Les dirigeants israéliens mènent une politique de fausses impressions sur l’initiative arabe.
Comme de coutume, les responsables israéliens continuent de révéler ce que les responsables saoudiens tentent de cacher.
Un ancien ministre israélien, le rabbin Michael Melchior a assuré avoir rencontré la délégation saoudienne présidé par le général Anwar Ashki lors de sa visite à Ramallah le mois dernier. Il est d'ailleurs présent dans la seule photo qui a été publiée de cet évènement.
Dans une conférence téléphonique donnée à des médias britanniques mardi, il a déclaré que le jour où les Israéliens pourront se rendre en Arabie "arrivera, Inshallah, très bientôt"…, "beaucoup plus tôt qu’ils ne le pensent."
Selon le site de la télévision israélienne i24, Melchior, un ancien député et ancien ministre des Affaires de la Diaspora, a déclaré que sa rencontre avec les Saoudiens avait été essentiellement axée sur les questions religieuses liées à la diplomatie.
Interrogé sur la promotion de l'extrémisme religieux à laquelle se livre l'Arabie Saoudite, Melchior a répondu « qu’une grande partie du monde sunnite et chiite veut s’intégrer au monde dit civilisé".
Selon lui l’Arabie Saoudite souhaiterait voir son plan de paix accepté par les Israéliens, au moins comme base pour des négociations avec les Palestiniens, indique i24.
Le mois dernier, une délégation saoudienne, dirigée par l'ancien général Anwar Majed Eshki, a rencontré le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et d'autres responsables à Ramallah. Il s’est rendu à Jérusalem occupée et a rencontré des responsables israéliens, notamment Dore Gold, directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, qu’il avait rencontré précédemment en juin 2015 à Washington, dans le cadre d'une réunion largement médiatisée à l'époque.
Une initiative de paix dénigrée
De retour de cette visite, qui a été critiquée par de nombreux hommes politiques arabes mêmes originaires des pays du Golfe, Ashki a nié avoir rencontré des responsables israéliens. Alors que le gouvernement saoudien alléguait qu'elle a été faite sans autorisation officielle. Une allégation qui a été tournée en dérision, sachant qu’Anwar Ashki est un des plus proches conseillers du roi Salmane.
En avril dernier, il avait déclaré lors d'une interview accordée à Al-Jazeera, que l'Arabie saoudite sera disposée à ouvrir une ambassade en Israël si le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou accepte l'initiative de paix arabe.
Cette proposition feigne ignorer le fait que cette initiative de paix arabe, depuis sa première ébauche en 1983 et puis sa seconde en 2002, a toujours été dénigrée par les différentes administrations israéliennes. Tous les processus entamés sur sa base avec l'Autorité palestinienne se sont soldés par un échec. En même temps, la colonisation des territoires palestiniens de 1967 se poursuivait à un rythme rapide.
Politique des fausses impressions
Dans un souci manifeste de donner de fausses impressions, les responsables israéliens adoptent à l’encontre de cette initiative un double langage : il y a un an, au cours d'une conférence au quartier général de l'armée israélienne à Tel Aviv, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré que l'initiative de paix arabe revêtait "certains aspects positifs", tout en ajoutant que "beaucoup de choses ont changé depuis 13 ans".
Lors de sa dernière campagne électorale, Netanyahu s’était engagé à ne jamais renoncer à la Judée et Samarie, région désignant la Cisjordanie occupée, et censée contenir l’Etat palestinien, selon l’initiative arabe et les résolutions onusiennes.
Force est de constater que dans les médias israéliens, l’euphorie est à son comble depuis les signes de rapprochement saoudiens.
« La normalisation des relations israélo-saoudiennes est pour bientôt », titrait ce samedi i24, avec assurance .
Dans son derniers discours, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah avait reproché à l'Arabie saoudite son rapprochement avec l'ennemi sioniste, assurant qu'il est gratuit, c'est-à-dire sans contrepartie.