Des sanctions contre ceux qui n’ont pas participé au scrutin. 10 et 3 ans de prison pour des leaders syndicalistes.
Moins d'un électeur bahreini sur cinq a participé aux législatives partielles que l’opposition avait décidé de boycotter.
Le scrutin a été organisé pour attribuer les sièges des 18 députés du Wefaq, principale formation de l'opposition, qui ont démissionné pour protester contre la répression des manifestations de février et de mars.
Au total, 55 candidats étaient en lice pour les 14 sièges restés vacants sur les 40 que compte la Chambre des députés, les quatre autres ayant été déjà attribués d'office en l'absence de concurrents dans les circonscriptions concernées, selon les autorités.
Falsification du taux de participation
Sur les 144.513 inscrits de 14 circonscriptions, 25.130, soit 17,4%, se sont présentés dans les bureaux de vote, selon les chiffres publiés par les autorités.
Or, les autorités ont avancé un seul chiffre: 51 %.
Mais voilà, c’est 51 % pour l’ensemble du Parlement. Pas pour le scrutin de samedi. C'est-à-dire avec les députés qui ont été élus en octobre de l’année dernière.
Le mouvement Al-Wefaq a contesté cette information: "Le taux de participation a atteint 13,4% selon le décompte des votants", a affirmé lors d'une conférence de presse dimanche le chef de la formation chiite, cheikh Ali Salmane.
Il a appelé à "une solution politique acceptée par le peuple par le biais d'un référendum". Le chef du Wefaq, cheikh Ali Salmane, avait appelé à faire de samedi "un jour de deuil de la démocratie".
Des sanctions contre ceux qui n’ont pas participé au scrutin
Le quotidien Al-Ayyam, proche des autorités, avait affirmé mercredi que le pouvoir envisageait des sanctions contre ceux qui ne participeraient pas au scrutin, qui pourraient se voir exclus de la fonction publique et privés des services publics.
Mais, le ministre de la Justice, cheikh Khaled ben Ali al Khalifa, a prétendu samedi à la presse qu'il y avait eu "malentendu" et que seules les personnes qui entraveraient le scrutin "en empêchant le vote des électeurs" seraient sanctionnées.
Il est à noter que Vingt-deux personnes ont été arrêtées sous prétexte d’avoir tenté d'entraver le scrutin en fermant des routes.
10 et 3 ans de prison pour des leaders syndicalistes
Un tribunal d'exception bahreïni a condamné dimanche des responsables pour leur rôle dans la révolte contre le régime en février/mars, en particulier le président du syndicat des enseignants et son adjoint à 10 et 3 ans de prison, rapporte l'agence officielle BNA.
Ce verdict tombe au lendemain des élections législatives partielles boycottées par l'opposition.
Mahdi Abou Deib et Jalila al-Salman ont été condamnés par la cour de sûreté nationale pour avoir "appelé dans des communiqués syndicaux à renverser le régime par la force" et pour avoir "propagé la haine contre le régime et répandu de fausses nouvelles", prétend BNA.