Nombre des créateurs de la version originale de ces appareils purgent de lourdes peines de prison pour escroquerie, dont l’homme d’affaires britannique James MCormick.
Une parlementaire de l'opposition pakistanaise a appelé le gouvernement à s'expliquer sur la poursuite de l'usage de détecteurs d'explosifs factices pour protéger des installations stratégiques, des années après que ces appareils ont été dénoncés comme une arnaque à vaste échelle.
"Il s'agit d'un risque sécuritaire sérieux, qui met en danger la vie de millions de gens et mérite une réaction immédiate", a souligné Sherry Rehman, sénatrice du Pakistan People's Party (PPP, opposition), quelques jours après la publication d'une enquête de l'AFP sur le sujet.
Une agence gouvernementale pakistanaise a fabriqué et vendu au moins 15.000 de ces appareils, dont la version pakistanaise est baptisée "Khoji", au prix de 70.000 roupies (700 dollars) l'unité, engrangeant ainsi des millions de dollars.
Ils sont utilisés par les forces de sécurité pour protéger des aéroports et des bâtiments gouvernementaux. Ces "Khoji" ont également été largement vendus au secteur privé, afin de protéger des centres commerciaux, hôtels et chaînes de restauration rapide.
Mme Rehman a indiqué son intention de soumettre au gouvernement lors de la prochaine session du Sénat le 22 août la question de la "poursuite de l'utilisation de faux détecteurs de bombes pour sécuriser des installations à risque comme les aéroports et bâtiments gouvernementaux".
Le gouvernement n'a pas répondu aux questions de l'AFP sur l'utilisation de ces appareils, dont le mode d'emploi indique qu'ils fonctionnent selon les principes de la radiesthésie avec une efficacité de 90%. Mais des responsables ont reconnu sous couvert de l'anonymat qu'ils étaient inopérants.
"Quelqu'un quelque part est en train de beaucoup s'enrichir aux dépends de notre sécurité à tous", a déploré le quotidien Express Tribune dans un éditorial.
Nombre des créateurs de la version originale de ces appareils purgent de lourdes peines de prison pour escroquerie, dont l'homme d'affaires britannique James MCormick. Son ADE-651 était largement utilisé par les forces de sécurité en Irak, où 85 millions de dollars ont servi à en acheter jusqu'à ce qu'il soit officiellement interdit le mois dernier.