Au cours de son entretien avec son homologue iranien, le ministre des AE turc a affirmé:"Nous avons la conviction que l’Iran peut jouer un rôle positif dans l’instauration du cessez-le-feu en Syrie."
Au cours d'une visite éclaire en Turquie, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Zarif a a déclaré que "l'ère de l'arrogance et des coups d'état est révolue surtout dans notre région car on ne peut pas opprimer les ambitions et les objectifs du peuple par un groupe militaire" a rapporté le site d'informations iranien Farsnews.
A son arrivée à Ankara vendredi , il a évoqué dans une déclaration à la presse, "les développements en cours dans la région et les consultations avec les pays influents", décrivant "l'Iran, la Russie et la Turquie comme des acteurs importants dans la région , d'où il faut renforcer la coopération et le dialogue entre eux".
Il a souligné qu'"il est possible de régler nos différends entre les pays de la région en s'engageant dans le dialogue ".
Zarif a rappelé que " l'Iran a condamné la tentative de coup d'Etat manqué dés les premières heures", ajoutant qu' "on ne peut pas réprimer les aspirations d'un peuple via un groupe militaire. C'est pour cette raison que les responsables en Iran ont condamné cette tentative de coup d'Etat manqué ,à commençer par le guide suprême de la révolution en passant par le président de la république et le président du parlement "...
En dépit des tensions sur la Syrie, l'Iran comme la Russie ont été parmi les premiers pays à apporter un soutien sans équivoque au président Erdogan dans la nuit de la tentative de coup d'Etat. Et la visite de Zarif en Turquie moins d'un mois après, a été bien perçue par la Turquie qui a reproché amèrement à ses alliés occidentaux de ne pas avoir montré beaucoup de solidarité.
Quand Zarif rencontre Cavusoglu
Puis, Zarif a rencontré son homologue turc Mevlüt Cavusoglu avant de s'entretenir avec le président Recep Tayyip Erdogan.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a affirmé que "le peuple turc, par sa résistance face aux putschistes, avait fait honneur aux peuples de la région".
Au cours d' un point de presse conjoint avec son homologue turc, Zarif a fait allusion aux vastes champs de coopérations existant entre l'Iran et la Turquie: "Les liens entre les deux pays sont vastes et solides.. (...) Les affinités religieuses et culturelles rendent le terrain encore plus propice aux coopérations entre les deux nations. Pourtant, on est encore loin de l'horizon envisagé par les leaders des deux pays".
Zarif a reconnu que "certains obstacles entravent l'élargissement des liens turco-iraniens, ce qui exige davantage de concertations et de dialogue".
Et d' ajouter que "les coopérations turco-iraniennes dans le domaine du tourisme et de l'énergie, gaz et électricité plus précisément, devraient s'élargir en dissipant les obstacles".
Et de poursuivre : "Nous n'avons pas les mêmes points de vue sur certaines questions, mais nous nous entendons parfaitement bien sur le fait que l'intégrité territoriale de la Syrie doit être préservée et qu'il faut combattre Daech, le Front Al-Nosra et d'autres terroristes."
"l'Iran peut jouer un rôle positif dans l'instauration du cessez-le-feu en Syrie"
Pour sa part, Cavusoglu a assuré que " la Turquie va coopérer étroitement sur ces questions" (la Syrie).
"Il y a des questions sur lesquelles nous sommes d'accord, en particulier sur l'intégrité territoriale", a-t-il déclaré.
"Sur certaines questions, nous avons des opinions divergentes, mais nous n'avons jamais rompu le dialogue. Dès le début, nous avons insisté sur l'importance du rôle constructif que joue l'Iran en vue d'une solution permanente en Syrie", a-t-il ajouté.
Cavusoglu a ainsi indiqué que "Zarif avait été le chef de la diplomatie avec lequel il s'était le plus entretenu dans la nuit du 15 au 16 juillet, quatre ou cinq fois".
Il a affirmé que "son pays insistait sur le maintien de l'intégrité territoriale et de l'unité de la Syrie".
"Nous avons la conviction que l'Iran peut jouer un rôle positif dans l'instauration du cessez-le-feu en Syrie, a-t-il affirmé."
Cavusoglu a ajouté que "le Pjak et le PKK sont des branches d'une même organisation terroriste et qui menacent la sécurité de la région surtout celle de la Turquie et de l'Iran".
La visite de Zarif intervient quelques jours après celle d' Erdogan en Russie qui, avec Vladimir Poutine, a remis les relations turco-russes sur les rails après une brouille de près de neuf mois. Ce déplacement d' Erdogan a donné lieu à des spéculations sur un rapprochement sur le conflit syrien. Téhéran et Moscou sont alliés du président syrien Bachar al-Assad dans la guerre civile syrienne depuis plus de cinq ans, tandis que la Turquie soutient les rebelles et demande le départ de Bachar.