Avis de l’analyste Abdel Bari Atwan.
L’analyste et le rédacteur en chef du quotidien Rai Al-Youm a déclaré, à l’antenne d’une chaîne d’informations russe, que le service de renseignement de Moscou était le premier à s’informer du coup d’Etat en Turquie, avant même qu’il ne soit lancé.
Abdel Bari Atwan, analyste renommé du monde arabe, a déclaré que le service de renseignement russe avait mis en garde l'Etat turc dès les premiers moments.
A l’antenne de Russia Today, Abdel Bari Atwan s’est exprimé en ces termes: « C’est le service de renseignement russe qui a divulgué, plus rapidement que d'autres services de renseignements, la tentative du coup d’Etat en Turquie. Ce fait est confirmé par plusieurs sources. Le renseignement russe a pu constater des agissements inhabituels et d’envergure de l’armée turque via la base aérienne de Tartous. Il a réussi à détecter les agissements des unités rebelles de l’armée turque par les appareils d’écoutes et les systèmes radars sophistiqués dont il dispose à Tartous ».
Selon Abdel Bari Atwan, le contact téléphonique établi par la Russie pour informer Recep Tayyip Erdogan a largement aidé le président turc à faire capoter le putsch.
« Après s’être informée par la Russie, la Turquie a fait un revirement de 180° qui l'a rapproché de la Russie d’autant plus que les relations entre Ankara et l’Europe et les Etats-Unis étaient, à ce moment-là, assez tendues. Les Européens et les Américains préféraient apparemment les Kurdes au gouvernement Erdogan. D’où la décision de Recep Tayyip Erdogan de revenir sur ses positions vis-à-vis de la Russie. La récente rencontre entre Erdogan et Poutine vient à l’appui de cette affirmation ».
Pour Abdel Bari Atwan, le coup de fil qu’a passé Poutine pour avertir son homologue turc, à peine quelques heures avant le début du coup d’Etat et juste au moment où les alliés occidentaux et arabes de la Turquie l’avaient laissé seule, a bien contribué à la normalisation des relations russo-turques.
« C’est la raison pour laquelle Erdogan a présenté ses excuses auprès de Poutine en langue russe et qu’il l’a appelé son ami et son frère », a-t-il conclu.
PressTV