Le roi bahreïni s’est rendu en Arabie saoudite.
Plus de 40 femmes bahreïnies, dont 7 mineures, ont été arrêtées, maltraitées et battues par les forces de sécurité à Manama pour avoir protesté contre les élections législatives partielles samedi, a dénoncé lundi le principal groupe de l'opposition, Al-Wefaq.
Dans un communiqué, le Wefaq précise que "plus de 40 femmes bahreïnies ont été sauvagement arrêtées (...) dans un centre commercial où elles ont été battues" et "humiliées" et que sept mineures âgées de 12 à 15 ans figuraient parmi elles.
S'élevant contre "ce traitement sauvage et inhumain", le Wefaq appelle à "la libération immédiate" de ces femmes qui ont revendiqué leur "droit à la liberté d'expression", et appelle les ONG internationales à intervenir pour "mettre fin à cette flagrante violation" de ce droit.
Les oulémas ont participé lundi à un sit-in de protestation observé dans une banlieue de Manama, selon le Wefaq.
Les femmes ont été arrêtées vendredi lors d'un rassemblement de protestataires qui voulaient marcher sur le site de la place de la Perle, épicentre de la contestation durant des manifestations réprimées par les forces saoudiennes et bahreïnies à la mi-mars.
"Ces arrestations sont de nature à accentuer la crise politique" à Bahreïn, a ajouté le député démissionnaire du Wefaq Matar Matar, assurant que "les troubles et les manifestations" se poursuivraient en l'absence d'un règlement de la crise.
Les participants à la marche entendaient contester le scrutin de samedi, boycotté par l'opposition et destiné à pourvoir les 18 sièges du Wefaq, qui avaient démissionné pour contester la répression des protestations de mi-février/mi-mars.
Le roi bahreïni en Arabie saoudite
Entre-temps, le roi bahreïni, Hamad ben Issa Khalifa, s’est rendu lundi en Arabie saoudite, où il s’est entretenu avec le roi Abdallah II du renforcement de la coopération entre les deux pays alliés. Le chef des renseignements saoudiens Mokren ben Abdel Aziz et le ministre de l’intérieur Nayef ben Abdel Aziz ont assisté à ces discussions.
Le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al-Khalifa, a remercié ses "frères saoudiens" pour leur "contribution au maintien de l'ordre".
Cette visite intervient entre les deux tours des élections législatives partielles à Bahreïn, boycottées par l'opposition, et qui ont envenimé à nouveau les relations entre les protestataires et le régime.
Notons que les forces saoudiennes sont toujours déployées à Bahreïn depuis mars dernier pour prêter main forte aux forces bahreïnies dans la répression des manifestations.
15 ans de prison pour 32 manifestants accusés d'"actes de violence"
Un tribunal d'exception à Bahreïn a condamné lundi à 15 ans de prison 32 manifestants accusés de soi-disant « actes de violence à des fins terroristes», liés aux manifestations ayant secoué le royaume cette année, a annoncé le procureur général militaire, Youssef Fleilfal.
Plusieurs manifestants sont jugés à Bahreïn par des tribunaux d'exception créés après la répression à la mi-mars d'un mois de protestations populaires sans précédent réclamant des réformes démocratiques dans ce petit royaume du Golfe.