Son cerveau, son cœur,ses reins et ses poumons lui ont été enlevés.
Le corps de l’ancien ambassadeur iranien au Liban, le défunt Gadanfar Roukn-Abadi a été disséqué par les saoudiens, a accusé sa fille Zahra, demandant aux autorités iraniennes de poursuivre les autorités saoudiennes devant les instances juridiques internationales.
Lors de la dernière saison de pèlerinage à la Mecque, le mois de septembre 2015, un carnage avait eu lieu à Mina, provoquant la mort de 2.387 pèlerins, selon un bilan non officiel établi par les agences internationales. Alors que les Saoudiens s’en sont tenus à 769 tués.
« Les Saoudiens ont enterré le corps de mon père avant même de l’avoir identifié. Après l’avoir extrait, il était totalement métamorphosé et ses traits avaient été entièrement changés. Il n’y avait plus rien en lui qui montrait que c’est le martyr Roukn-Abadi si ce n’est sa bague», a-t-elle raconté, lors d’un entretien avec l’agence iranienne Tasnim.
Rapportant les résultats de l’enquête qui avait été faite par les autorités iraniennes après la restitution du corps de son père, Zahra Roukn-Abadi assure que le plus douteux dans cette affaire a été de découvrir que les Saoudiens ont fait subir au cadavre de son père une opération de dissection au cours de laquelle ils ont extrait ses organes.
« Hélas, les Saoudiens avaient disséqué les cadavres de nombreux martyrs iraniens dans le drame de Mina. Mais le corps de mon père était le seul qui était sans cervelle, ni cœur, ni poumons, ni reins », a-t-elle souligné. Insistant sur la nécessité de porter plainte contre les autorités saoudiennes, même si les relations entre les deux pays sont coupées.
Concernant les causes de ce carnage dont le nombre des morts iraniens était le plus haut, avec 465 tués, Zahra conteste la version officielle laquelle s’est efforcé de nier toute responsabilité, évoquant une bousculade qui a eu lieu sur le site des trois stèles de Satan, provoquée par un choc entre une marée humaine quittant l'une des stèles et une foule venant en sens inverse qui est derrière le drame.
En se basant sur le témoignage de pèlerins, Zahra accuse les autorités saoudiennes d’avoir volontairement provoqué cette bousculade, après avoir obligé les pèlerins à se rendre vers la rue 204, et puis l’avoir fermée.
Elle s’est rappelé des premières manœuvres des responsables saoudiens lors de la disparition de son père, lorsqu’ils ont prétendu dans un premier moment qu’il ne se trouvait pas en Arabie jusqu’au moment où les photographiées de son passeport estampillé en Arabie ont été rendues publiques.
« Et puis tous ces atermoiements pour identifier le corps de mon père alors que son ADN avait tout de suite été dépêché en Arabie et puis pour la restitution de son corps. Il a été l’un des derniers à avoir été restitué », a-t-elle déploré.
Selon Zahra Rouk-Abadi, son père a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat lorsqu’il était ambassadeur de son pays au Liban entre 2010 et 2014. « Mais les ennemis ont réalisé leurs buts dans le drame de Mina », a-t-elle conclu.