Des milliers de bahreinis en colère participaient aux obsèques des manifestants tués par les forces de l’ordre.
Des milliers de bahreinis en colère participaient, ce vendredi, dans la banlieue est de Manama aux obsèques de deux manifestants tués dans le raid sanglant la veille, par des forces de sécurité contre un sit-in de protestation anti-gouvernementale dans la capitale.
Suivant deux véhicules sur lesquels reposaient les corps de Ali Khodeir, 53 ans, et de Mahmoub Mekki, 23 ans, enveloppés du drapeau national, la procession avançait dans le village de Sitra, en répétant des slogans patriotiques: "Ni chiites, ni sunnites. Unité nationale" ou "Sunnites et Chiites sont frères".
Certains répétaient également "Le peuple veut la chute du régime", ou "les privilèges vont aux forces anti-émeutes et le peuple reçoit les balles".
Un hélicoptère du ministère de l'Intérieur survolait Sitra mais aucune présence policière n'était visible autour de la procession, ont indiqué des participants aux funérailles.
Les deux hommes ont été tués dans un raid lancé par les forces de sécurité jeudi avant l'aube contre des centaines de protestataires qui campaient sur la place de la Perle à Manama pour revendiquer des réformes politiques.
Deux autres victimes devraient être inhumées plus tard dans la journée.
Le raid a fait quatre morts et près de 200 blessés. 60 autres personnes sont portées disparues, dont des femmes et des enfants.
Au total, huit personnes ont été tuées depuis le début de la contestation lundi.
De leur côté, les jeunes bahreinis, à l’origine des appels à ces protestations, ont appelé à une grande manifestation samedi et dimanche sur la place de la perle, à Manama.
Les jeunes revendiquent notamment une monarchie constitutionnelle et un gouvernement élu dans ce petit royaume du Golfe.
LES MONARCHIES DU GOLFE SOUTIENNENT LE GOUVERNEMENT
Jeudi, les chefs de la diplomatie du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont tenu en soirée à Manama une réunion extraordinaire, en signe d'appui aux autorités bahreïnies.
Alors qu'un ministre bahreïni a justifié la répression des manifestations par la police par la nécessité d'empêcher un soi-disant "conflit confessionnel".
L'armée bahreïnie s'est déployée en force jeudi à Manama, se disant déterminée à « rétablir
l'ordre ».