La Turquie soupçonne les huit militaires d’avoir participé à ce putsch mais ils nient toute participation.
La Grèce a reçu la demande turque d'extradition des huit militaires turcs qui avaient fui leur pays quelques heures après le coup d'Etat manqué du 15 juillet et ont demandé l'asile en Grèce, a-t-on appris ce jeudi de source diplomatique grecque.
"La demande d'extradition a été reçue hier (mercredi) et communiquée au ministère grec de la Justice", a indiqué à l'AFP une source diplomatique.
La Turquie soupçonne les huit militaires d'avoir participé à ce putsch mais ils nient toute participation.
Vendredi, les huit hommes -deux commandants, quatre capitaines et deux sergents- vont commencer à comparaître deux par deux devant le service d'asile grec pour l'examen de leurs demandes.
Ils les avaient déposées après l'atterrissage de leur hélicoptère à Alexandroupolis, ville proche de la frontière gréco-turque le 16 juillet au matin.
Selon leur avocat, Me Vassilis Terzidis, ils invoquent des risques pour leur vie en cas de renvoi en Turquie, où le gouvernement mène une purge massive dans l'armée, la fonction publique et le secteur privé après le putsch raté.
Me Terzidis avait notamment mis en exergue fin juillet "la condamnation par Amnesty International des tortures" et des violations des droits de l'Homme en Turquie, ainsi que le possible rétablissement de la peine de mort dans ce pays, évoqué par les dirigeants turcs.
Les militaires turcs avaient été autorisés à atterrir par les autorités grecques après avoir envoyé un signal de détresse.
Ils avaient alors été arrêtés et condamnés à deux mois de prison avec sursis pour entrée illégale en Grèce. Ils sont depuis en rétention dans le commissariat du village olympique construit pour les jeux d'Athènes de 2004 et situé dans la banlieue ouest d'Athènes.
La demande d'extradition de la Turquie provoque l'embarras en Grèce qui entretient de relations délicates avec son voisin.
Malgré l'amélioration de relations bilatérales ces dernières années, les deux pays restent divisés par des disputes de souveraineté en mer Egée, et sur la question chypriote.