Les cinq militants ont été incarcérés pour avoir appelé à un élargissement des droits et des libertés politiques.
Des organisations de défense des droits de l'Homme appellent le président Nicolas Sarkozy à demander la levée des charges contre cinq militants pro-démocratie jugés aux Emirats lors de sa rencontre mardi à Paris avec le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohamed ben Zayed Al Nahyan.
"Nous demandons au président de la République d'aborder avec son interlocuteur la question du procès de ces cinq personnes et de demander l'abandon des charges" qui pèsent à leur encontre, a déclaré à l'AFP le directeur France Human Rights Watch (HRW), Jean-Marie Fardeau.
HRW, Amnesty International, le réseau Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI) et Front Line Defenders ont appelé dans un communiqué à "abandonner immédiatement toutes les poursuites à l'encontre des cinq militants incarcérés pour avoir appelé à un élargissement des droits et des libertés politiques et les libérer".
Les cinq militants jugés depuis le 14 juin sont Ahmed Mansour, ingénieur et blogueur, membre du comité consultatif de la division Moyen-Orient de HRW et du réseau ANHRI, Nasser Ahmard ben Gaïth, professeur et partisan de la réforme politique, ainsi que les blogueurs militants Fahd Salem Dalak, Ahmed Abdel Khaleq Ahmed et Hassan Ali al-Khamis.
Arrêtés en avril, ils sont accusés d'avoir "commis des actes menaçant la sécurité de l'Etat et portant atteinte à l'ordre public", de s'être "opposés au système de gouvernement" et d'avoir "insulté le président, le vice-président et le prince héritier d'Abou Dhabi", accusations qu'ils ont rejetées en bloc.
Le blogueur Ahmed Mansour et le professeur Nasser ben Gaïth sont de plus accusés d'avoir utilisé un forum politique sur internet pour "conspirer contre la sécurité du pays en association avec des parties étrangères".
Certains des militants jugés sont aussi signataires d'une pétition publiée en mars et réclamant des réformes politiques, en particulier l'élection au suffrage direct et l'élargissement des pouvoirs du Conseil national fédéral.
Les organisations de défense des droits de l'Homme "estiment que le gouvernement n'a présenté aucune preuve valable à l'appui de ces allégations", poursuit le communiqué.
Ces dernières ont demandé aux autorités d'autoriser deux observateurs juridiques indépendants à assister aux audiences à huis-clos mais "elles n'ont pas eu accès aux audience" jusqu'à présent, a indiqué M. Fardeau.