MSF évacue son personnel du nord du pays.
Deux drones saoudiens ont été abattus par des tirs yéménites près de Sanaa et Najrane, a rapporté jeudi une source militaire yéménite citée par Khabar.
Selon cette source, le 1er drone a été abattu près du mont AlManara récemment contrôlé par l’armée et les forces populaires d’Ansarullah. Alors que le second a été abattu au dessus du gouvernorat de Ktaf, à Saada limitrophe de Najrane (sud de l’Arabie).
Moscou appelle à une enquête sur les raids de la coalition
Réagissant aux bombardement saoudiens au Yémen, Moscou a exhorté à une enquête méticuleuse sur les frappes menées par la coalition sur les infrastructures et sur la population civiles du Yémen, a déclaré jeudi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, rapporte Sputnik.
"Nous soulignons à nouveau que le recours à la force militaire contre les civils ainsi que contre les infrastructures civiles est absolument inacceptable. Nous exhortons à mettre en place une enquête méticuleuse sur ce genre de violation du droit humanitaire international et à adopter des mesures exhaustives pour prévenir leur réédition à l'avenir. Nous confirmons en outre notre position de principe en faveur d'une prompte renonciation, par toutes les parties en conflit au Yémen, à la logique de la guerre pour parvenir à l'établissement d'un règlement durable", a déclaré Mme Zakharova, commentant les raids.
Outre le bombardement de l’hôpital Médecins sans frontières le 15 aout qui a fait des dizaines de victimes, la coalition a bombardé le 13 août, une école faisant au moins 10 victimes et 28 blessés parmi des enfants âgés de 8 à 15 ans.
MSF évacue son personnel
Entre-temps, Médecins sans frontières (MSF) a annoncé jeudi l’évacuation de son personnel de six hôpitaux du nord du Yémen, après un raid de la coalition saoudienne ayant visé lundi un établissement que l’ONG appuyait et qui a fait 19 morts et 24 blessés.
La décision d’évacuer le personnel «n’est jamais prise à la légère» mais «en l’absence d’assurances crédibles que les parties au conflit respecteront le statut protégé des structures de soins, du personnel soignant et des patients, il n’y a pas d’autres solutions», a expliqué l’ONG dans un communiqué.
D’après MSF, c’est la quatrième fois qu’une structure qu’elle soutient est touchée au Yémen, ravagé par une guerre saoudo-US depuis un an et demi.
L’ONG affirme pourtant avoir rencontré «à deux reprises à Riyad» ces huit derniers mois «des responsables de haut rang de la coalition» sous commandement saoudien, afin d’obtenir «l’assurance que les attaques sur les hôpitaux cesseraient».
«Les bombardements aériens ont continué alors que MSF avait systématiquement communiqué aux parties au conflit les coordonnées GPS des hôpitaux où ses équipes travaillent», a déploré l’organisation non gouvernementale.
Le raid de lundi a frappé l’hôpital d’Abs, dans la province de Hajja (nord), une zone contrôlée par les forces populaires d’Ansarullah alliés à des soldats de l’armée restés fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh.
Les six hôpitaux qui vont être évacués «continueront à fonctionner» avec le personnel local, a indiqué MSF.
Ce sont «plusieurs dizaines» de membres du personnel international et yéménite de l’ONG qui vont être évacués, a précisé à l’AFP Laurent Sury, son responsable des programmes d’urgence.
«Notre vocation est d’ouvrir des programmes, pas de les fermer, surtout vu les énormes besoins qu’on rencontre dans le nord. Mais aujourd’hui, les conditions minimum de sécurité ne sont plus assurées», a insisté M. Sury.
«Aujourd’hui, vous risquez votre vie quand vous cherchez des soins au Yémen, que vous soyez une femme enceinte qui a besoin d’une césarienne ou un enfant nécessitant des antibiotiques», a-t-il ajouté.
Les raids de la coalition contre le Yémen se sont intensifiés le 9 août dernier après l’échec de négociations de paix qui se tenaient depuis trois mois au Koweït sous l’égide de l’ONU.
Mardi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a actualisé le bilan des victimes du conflit yéménite entre le 19 mars 2015 et le 15 juillet 2016, qui s’établit à 6.571 morts et 32.856 blessés, dont une majorité de civils. Quelque 80% de la population a besoin d’une assistance humanitaire, selon l’ONU.
Entre la destruction de centaines de structures et la pénurie d’électricité, d’eau potable et de médicaments, le système de santé est en passe de s’effondrer au Yémen, avertissait en avril l’Organisation mondiale de la santé (OMS).