« la Russie a réalisé un nouveau progrès diplomatique significatif de par cette ouverture de l’armée iranienne, une preuve incontestable de la volonté de la Russie à étendre son influence au Moyen-Orient ».
Des analystes chinois ont estimé que l’utilisation de la Russie de la base iranienne de Hamdan pour frapper les terroristes en Syrie est une preuve du rapprochement continue dans les relations entre la Russie et les puissances régionales clés, notamment l'Iran, et contribue à renforcer la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient, a rapporté le site d’informations iranien Farsnews.
Tian Wen Lin, chercheur dans les affaires du Moyen-Orient à l'Institut chinois des études contemporaines internationales, a noté qu’ « à travers l’utilisation par la Russie d’une base iranienne , l'Iran a ouvert pour la première fois sa base militaire à un pays étranger, alors que jamais dans l’histoire de l’Iran , des chasseurs US ont utilisé une quelconque base militaire iranienne.
Il a souligné que « la Russie a réalisé un nouveau progrès diplomatique significatif de par cette ouverture de l'armée iranienne, une preuve incontestable de la volonté de la Russie à étendre son influence au Moyen-Orient ».
Il a ajouté que « la situation au Moyen-Orient a rapidement évolué récemment voire d'une manière surprenante, et pour cause les relations entre Moscou et Ankara s’inscrivaient toujours du côté de Washington dans le règlement des problèmes de la région tels que la crise syrienne. Or, cette dernière témoigne d’une certaine amélioration après la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à Moscou, la neuvième de ce mois-ci. Sachant que les relations entre les deux pays s’étaient détériorés suite à la destruction par les turcs d’un Sukhoi 24 près de la frontière syrienne l’année dernière ».
Et de poursuivre : « des signes évidents indiquent la formation d’une une alliance entre la Russie, la Turquie et l'Iran. Preuve à l’appui : la rencontre, entre le président russe Vladimir Poutine et le président turc Erdogan et qui a jouit d’ une attention considérable au début de ce mois-ci. Mais tout autant, la visite du ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif en Turquie , sans compter les propos du vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov qui a affirmé aux médias russes après une rencontre avec Zarif à Téhéran qu’ «il est possible que nos contacts avec nos partenaires turcs évoluent en des pourparlers tripartites au niveau ministériel avec la participation iranienne."
L’expert chinois estime que « le rapprochement dans les relations entre la Russie , l'Iran et la Turquie, deux principales puissances dans la région du Moyen-Orient, contribuera au renforcement du rôle de l'Iran dans cette région, ce qui inquiète sérieusement les Etats-Unis ».
Une opinion que partage Zhu Yin, chercheur au centre La Chine et la mondialisation. En effet, il souligne que «l'utilisation de la Russie de la base iranienne Hamdan adresse un message fort aux États-Unis et aux pays de la région selon lequel la Russie compte rester au Moyen-Orient », ajoutant que « le rapprochement irano-russe aura un impact stratégique géopolitique important dans la région. IL renforcera l’influence russe dans l'ensemble du Moyen-Orient et il contribuerait à trouver une solution politique à la crise syrienne compte tenu de l'assouplissement dont nous constatons récemment dans les positions à l'égard de la crise syrienne. Sans oublier, la réalisation de progrès dans la lutte contre le terrorisme. Toutefois, la réaction américaine reste imprévisible ».
A ce titre, il précise que « dans le cas de la formation d’une alliance entre la Russie et l'Iran, en plus de l'amélioration des relations turco russe, les États-Unis risquent de réagir sévèrement. Car, ils craignent que la coopération de la Russie avec des pays tels que l'Iran et la Syrie aient un impact négatif sur les intérêts américains dans la région, voire la stratégie globale des États-Unis ».
Des analystes chinois ont convenu que « la Russie, en tant que chef de file de la lutte contre le terrorisme, jouira d’ un soutien international et lui permettra de prendre un avantage sur les États-Unis. Ce qui renforcera l'influence de la Russie au Moyen-Orient face à l'influence américaine qui sera affaiblie dans la région. Néanmoins, cela ne signifie pas que les Etats-Unis comptent abandonner leur suprématie dans la région ».