Le docteur en sciences militaires et techniques et expert militaire Konstantin Sivkov a exposé sa vision du problème à l’intention de Sputnik.
Ces prochaines années, la Pologne promet de devenir le pays qui s'arme plus vite que les autres en Union européenne. Si c'est le cas, combien efficaces seront ses investissements? En attendant d'aucuns prédisent que le nouveau char polonais PL-01 Anders sera largement supérieur à ses analogues russes.
Le docteur en sciences militaires et techniques et expert militaire Konstantin Sivkov a exposé sa vision du problème à l'intention de Sputnik.
Selon l'expert, pour construire un bon char il faut posséder une école scientifique et technologique sérieuse et de riches traditions. De telles écoles existent en Russie, en Allemagne, en France, en Chine, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, mais pas en Pologne, qui n'a jamais construit ses propres chars. Dans les années 1930, les Polonais ont modifié des chars britanniques et, plus récemment, après la désintégration de l'Union soviétique et du Traité de Varsovie, les T-72M soviétiques.
Il admet qu'à présent les Polonais pourraient prendre pour base un char étranger, le Leopard allemand par exemple, et essayer de faire quelque chose avec.
"Mais je suis sûr qu'il n'y aura pas de percée technique. Pour cette simple raison que la Pologne ne dispose pas d'un canon de qualité, ce qui représente un problème. Les Etats-Unis ne réussissent pas à créer leur canon et achètent le brevet en Allemagne pour armer leur char Abrams. Avant, les Américains installaient sur leurs chars les canons Centurion britanniques", explique l'expert.
En outre, la Pologne n'a ni composants ni technologies pour produire un blindage composite. De telles technologies existent en Israël, en Russie, en Allemagne et au Royaume-Uni. Mais partout ce sont des secrets de guerre très protégés.
Konstantin Sivkov signale que même si le char polonais est prêt vers 2018, il n'y a aucune raison de croire qu'il sera le "tueur de l'Armata russe".
"L'Allemagne, avec tout son potentiel technologique et économique, n'a rien produit de semblable. Aussi est-il peu probable que la Pologne réussisse. Peut-être à la fin du 21e siècle ou au début du 22e. Bien que des prévisions à si long terme soient trop risquées", a conclu l'expert.