Malgré la crise politique en Libye, Daech perd actuellement son principal bastion en Afrique du Nord.
Le général Khalifa Haftar, un temps perçu par l'Occident comme l'homme providentiel face aux islamistes, est aujourd'hui une épine dans le pied de la Maison blanche.
Le commandant, qui contrôle de facto l'est du pays, refuse de soutenir le gouvernement d'entente nationale de Tripoli, risquant de mettre un terme à la stabilité dans le pays.
Ce mauvais calcul des USA, qui pensaient pouvoir compter sur un général soutenu par les Émirats arabes unis et l'Égypte, ressemble fort au choix qu'ils avaient déjà fait en Afghanistan quand avec le soutien actif de la CIA, Oussama Ben Laden s'était joint aux moudjahids qui combattaient les troupes soviétiques en Afghanistan avant de créer Al-Qaïda et de déclarer la guerre aux USA.
Malgré la crise politique en Libye, Daech perd actuellement son principal bastion en Afrique du Nord. Les islamistes perdent leurs positions à Syrte, ville natale de Kadhafi: depuis le 1er août, la milice locale soutenue par l'aviation américaine a réussi à libérer une grande partie de la ville et les takfiristes ne contrôlent plus que deux quartiers. L'armée de l'air américaine a déjà effectué 48 frappes aériennes mais entre 150 et 200 terroristes se battent encore dans la région. L'opération se poursuit.
Dans le même temps la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni soutiennent le gouvernement de Fayez al-Sarraj à Tripoli, se disant convaincus de la stabilité des institutions financières nationales. Cependant, Haftar risque d'enterrer tous les efforts de la coalition occidentale et de conduire à la division de la Libye.