Cette condamnation intervient au lendemain de l’annonce faite par le roi Abdallah d’Arabie saoudite de l’octroi aux femmes du droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales de 2015.
Une Saoudienne a été condamnée à dix coups de fouet pour avoir bravé l'interdiction faite aux femmes de conduire dans le royaume saoudien, a affirmé mardi une militante, tandis qu'une autre femme a été arrêtée pour le même motif.
Sheima Jastaniah a été condamnée lundi par un tribunal de Jeddah, ville où elle avait été arrêtée en juillet alors qu'elle se trouvait au volant d'une voiture, a annoncé une militante sous couvert d'anonymat.
Selon cette source, Sheima Jastaniah "a refusé de parler aux médias de son procès (...) et nous avons été choqués d'apprendre hier (lundi) qu'elle avait été condamnée à dix coups de fouet". Mme Jastaniah va faire appel de cette condamnation, a-t-elle ajouté.
Cette condamnation intervient au lendemain de l'annonce faite par le roi Abdallah d'Arabie saoudite de l'octroi aux femmes du droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales de 2015, un conseil consultatif dont les membres sont désignés.
Amnesty International a condamné cette sentence, affirmant qu'elle illustrait "l'ampleur des discriminations contre les femmes", selon un communiqué de son directeur adjoint pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord Philip Luther.
Par ailleurs, la militante des droits des femmes Madiha al-Ajroush a été brièvement détenue mardi à Ryad après avoir été interpellée en train de conduire en compagnie d'une journaliste indépendante française qui réalise un documentaire sur les femmes.
La journaliste a déclaré qu'elle avait été relâchée après l'intervention du consulat français. Madiha al-Ajroush a été remise en liberté peu après, selon des informations diffusées sur le compte Twitter de la campagne Women2Drive.
Selon Women2Drive, la police a réclamé qu'un homme de sa famille signe une déclaration selon laquelle la contrevenante s'engageait à ne pas conduire, mais faute de pouvoir joindre l'un d'entre eux, elle a signé elle-même le document et a pu s'en aller.
Madiha al-Ajroush avait déjà pris part aux actions de novembre 1990 lorsque une quarantaine de Saoudiennes avaient été arrêtées et sévèrement punies après avoir manifesté au volant.
En juin, des Saoudiennes ont à nouveau pris le volant à plusieurs reprises pour défier l'interdiction, répondant à des appels sur Facebook et Twitter.