L’Unité Alpha, l’Unité Vympel,l’OSN Volcan, l’Unité Ratnik, PDSS: des sections spéciales , héritières du KGB et du GRU.
Après la chute de l'URSS, de nombreux groupes d'élite hyper-entraînés ont été formés parallèlement aux héritiers du KGB et du GRU (la direction générale des renseignements). Seuls quelques élus parviennent à rejoindre ces sections spéciales.
L'Unité Alpha
"Alpha" ou "groupe A" est une unité d'élite menant des opérations spéciales pour prévenir des attentats ou encore libérer des otages. De plus, les hommes d'Alpha participent à d'autres opérations difficiles du FSB, le Service fédéral de sécurité, et interviennent dans des points chauds comme la Tchétchénie, le Daghestan et l'Ingouchie. D'autres pays disposent de telles unités spéciales pour lutter contre le terrorisme, mais l'unité Alpha est connue comme l'une des plus efficaces et expérimentées au monde.
Les hommes de l'Unité Alpha ont prouvé lors du 29e Super SWAT International Round-Up 2011 à Orlando en Floride (USA) — un véritable "championnat du monde des forces spéciales" — qu'ils faisaient partie des plus efficaces au monde. Cette année, la participation de l'équipe A du Centre spécial du FSB de Russie a fait sensation. L'équipe comptait 11 hommes, dont deux tireurs d'élite.
Après avoir enregistré de très hauts résultats, les spécialistes d'autres pays ont approché Alpha pour demander d'où ils venaient — même si, au début, les Américains disaient en privé qu'on devait être déjà content de participer à un tournoi aussi prestigieux, et qu'il ne fallait pas espérer montrer sur le podium.
Or l'équipe russe s'est emparée des première et deuxième places au Super SWAT dans la catégorie "Remington super sniper" et gagné le titre de Meilleur équipe internationale.
72 équipes étaient alignées au départ, mais seulement 59 ont franchi la ligne d'arrivée. Certains ont quitté la compétition de leur propre chef après de nombreuses remarques concernant les juges.
Les Américains méritaient franchement des concurrents. Voici un épisode révélateur.
Pendant l'exercice "sauvetage d'un homme blessé du SWAT", une équipe composée d'un tireur d'élite et de quatre hommes d'assaut arrive vers une traverse, franchit un obstacle au-dessus de l'eau puis, en mettant un masque à gaz, ouvre le feu sur des cibles en papier à 10-15 mètres. Ensuite, on désigne un blessé dans l'équipe qui doit être évacué jusqu'au passage d'un obstacle d'eau.
Pendant ce temps, le tireur d'élite tire deux fois sur des cibles depuis un toit à une distance de 200 mètres. Puis, à partir d'une position, le sniper tire quatre coups et revient vers la ligne d'arrivée en franchissant la traverse en sens inverse.
L'équipe russe a montré l'un des meilleurs résultats avec 3m40sec, mais quand le résultat général a été affiché il s'est avéré qu'on avait ajouté 4 minutes à Alpha. Toutes les tentatives d'obtenir justice furent vaines. La réclamation a été déclinée. Raison invoquée? Elle est sidérante: selon les conditions des épreuves, les photos et les vidéos ne sont pas une preuve! Seul l'avis des juges compte.
Après cela, les chefs de l'équipe ont demandé d'apporter les cibles touchées mais une heure après il a été annoncé qu'elles avaient été détruites.
L'équipe était indignée. Les organisateurs nous ont dit de prendre les affaires de l'équipe et de rentrer mais les officiers d'Alpha ont décidé de rester par principe. Alpha n'a pas pour habitude de reculer. Les hommes, ont-ils déclaré par la suite, se souvenaient de leurs ancêtres héroïques et de leur "gène de vainqueurs".
Il leur fallait une victoire incontestable.
L'exercice de Super SWAT comprenait un parcours d'obstacles et le tir avec tout type d'arme dans un cercle de 10 cm de diamètre.
Système d'évaluation
0 points de pénalité — 0 minutes supplémentaires
Dépassement de 5 cm de la cible — +1 minute
Dépassement de 10 cm de la cible — +2 minutes
Cible manquée — +3 minutes
Les participants russes sont arrivés premiers. Mais leurs concurrents ont commencé à marchander. Ils cherchaient à persuader les Russes de laisser la première place à un Américain, qui était arrivé deuxième avec un grand nombre de tir manqués. Au final, la vérité a triomphé.
Le Brésilien, qui devait être deuxième selon le chrono, a été classé troisième. Au final, il était très déçu et a dit qu'il ne reviendrait plus.
Pendant la cérémonie, Mikhaïl N. s'est fait remettre un certificat pour une acquisition gratuite d'un Glock de tout type — mais personne ne vendra une arme à un étranger et il sera impossible de la sortir du pays. Au final, ce "beau geste" n'était qu'un nouvel exemple de "nuance américaine".
Quoi qu'il en soit, les officiers d'Alpha ont fait preuve de courage, de concentration et de détermination à gagner. Ils ont pris le dessus non seulement par leur savoir-faire, mais également par leur force morale. Lors d'une épreuve, un homme russe, après un coup de chaleur (il faisait 35°C), a atteint la ligne d'arrivée et a perdu connaissance.
Mais aucune chaîne officielle n'a annoncé la victoire des forces spéciales russes aux USA. Je comble cette lacune, le pays doit connaître ses héros.
L'Unité Vympel
C'est l'une des plus anciennes unités spéciales russes. Le groupe Vympel a été formé auprès du KGB de l'URSS.
Ses membres ne s'appellent jamais par leur nom, cachent leur visage derrière une cagoule, reçoivent leurs médailles à huis clos et leur véritable occupation est un secret même pour leurs proches.
Vympel a été créée pour remplir des missions spéciales à l'étranger. A cette époque, l'Occident et le bloc soviétique étaient en pleine Guerre froide, plusieurs conflits régionaux s'embrasaient et il fallait avoir sous la main une unité prête, si besoin, à engager des opérations actives à l'arrière d'un ennemi. L'ordre d'organiser des opérations spéciales ne pouvait être donné que par le directeur du KGB, et uniquement par écrit.
Vympel n'a finalement jamais été engagé à l'étranger contre l'Otan. Les problèmes courants étaient réglés par des méthodes classiques. Par contre, l'Afghanistan, l'Amérique latine, l'Afrique, l'Asie du Sud-Est ont été le théâtre d'interventions de l'unité.
Pour déterminer le statut d'un soldat de Vympel, Iouri Drozdov et ses collègues ont choisi le terme "agent spécial". Ils recrutaient initialement des officiers du KGB, mais également des troupes aéroportées, des gardes-frontières, des pilotes, des marins et des tankistes. Pour rejoindre l'unité de combat, il fallait passer un concours au niveau de l'université d'État Lomonossov de Moscou. Une dizaine de personnes étaient sélectionnées sur des centaines de candidats. Les exigences les plus strictes concernaient l'état de santé, les qualités psychologiques et la connaissance des langues étrangères. 90% de l'ancienne unité Vympel connaissait des langues étrangères et beaucoup de ses membres avaient deux, voire trois diplômes universitaires.
Le personnel était préparé pour agir quelles que soient les conditions climatiques. Le nombre et le profil des spécialistes dans les groupes, l'armement, le matériel et l'équipement variaient en fonction de la mission. La particularité d'un homme de Vympel était sa capacité à travailler en solitaire, à l'écart du groupe principal, quand il fallait agir de manière autonome et évaluer l'information, élaborer un plan d'action et atteindre le résultat désiré.
Certains hommes de Vympel ont suivi un "stage" (illégal, bien sûr) dans des unités spéciales de l'Otan. Mais leur polygone principal fut les montagnes et les vallées d'Afghanistan.
L'OSN Volcan
Il suffit de connaître le lieu de déploiement permanent de cette unité spéciale pour s'imaginer le niveau de préparation de ses hommes. L'OSN Volcan est basée en Kabardino-Balkarie dans le District fédéral Sud — ses combattants ont participé à la première guerre de Tchétchénie et dans les opérations antiterroristes qui ont suivi.
Comme dans toutes les forces spéciales, pour intégrer cette unité les candidats suivent une sélection très stricte, notamment concernant la préparation physique et la résistance psychologique. Il est indispensable d'avoir les qualités mentales à la hauteur. L'expérience des opérations indique qu'il n'est possible d'éviter des pertes en mission qu'en faisant entièrement confiance à son camarade.
On n'y apprécie pas seulement un moral résistant: pour rejoindre le Volcan le candidat devra passer un test technique, topographique et médical très poussé.
Tous les membres de l'unité doivent être préparés aux missions en terrain accidenté. C'est pourquoi ses chefs recrutent des hommes sveltes et endurants et non des géants à larges épaules, afin qu'ils puissent se déplacer très vite dans les montagnes.
"Dans le cadre des groupes mixtes des forces spéciales, nous avons participé à plusieurs opérations antiterroristes pour rétablir l'ordre constitutionnel dans le Caucase du Nord: en 1995-1996 nous avons assuré le contrôle aux postes frontaliers avec l'Ingouchie; en septembre 1999 nous avons pris d'assaut les villages de Karamakhi et de Tchabankhami occupés par des wahhabites au Daghestan; en hiver 1999-2000 nous avons activement travaillé dans le village de Goragorskoe (région Nadteretcheny) en Tchétchénie, et en été nous avons défendu Goudermes contre des criminels. Nous avons appuyé en munitions et en nourriture les sorties de reconnaissance des paras dans les montagnes autour de villages de Khatouni, Selmentaouzen, Aguichty, Tevzana, Makhkety. Nous avons quitté la Tchétchénie pendant trois ans seulement en 2005, et aujourd'hui notre véhicule blindé de transport d'infanterie, avec son équipage, assure la sécurité dans les bâtiments publics à Grozny et les sites pénitentiaires à Tchernokozovo. En septembre 2002, avec les unités de la 19e division d'infanterie motorisée, nous avons combattu dans le village ingouche de Galachki contre la bande de Guelaev. Hélas, depuis l'automne 2004 nous remplissons différentes missions dans notre propre république", a déclaré à la presse russe le colonel du service intérieur Valéri Kichoukov, chef de l'unité spéciale Volcan en Kabardino-Balkarie.
L'Unité Ratnik
Les hommes qui ont signé un contrat avec Ratnik passent les épreuves pour le port du béret rouge tous les mois. Ils assurent la lutte contre le crime organisé et les bandes terroristes. C'est également à eux qu'on confie la sécurité des hauts dirigeants russes.
Le baptême de feu des hommes de l'unité s'est déroulé sous le contrôle de leurs camarades de l'unité Rous. Entre novembre 2002 et l'été 2003 une partie de l'unité, soit 150 hommes, est partie en mission dans le Caucase du Nord, en Tchétchénie, où ils ont suivi un stage en conditions. Six mois plus tard, Ratnik partait pour sa première mission autonome. Les tâches de l'unité consistaient alors à identifier et à éliminer des criminels et des bandes organisées qui sévissaient à Grozny. La plupart de ses missions ultérieures étaient également liées à la Tchétchénie. On dénombre au total 11 missions de Ratnik dans le Caucase du Nord, mais pas uniquement en Tchétchénie: les hommes de Ratnik ont mené plusieurs opérations au sein du groupe de commandement opérationnel en Ossétie du Nord et en Alanie, ainsi qu'au sein du détachement interarmées en Ingouchie.
Ratnik a mené suffisamment de missions pour être considérée comme une unité expérimentée. Ses hommes ont participé à plusieurs opérations spéciales pour retrouver et éliminer des criminels agissant dans la clandestinité, assuré la couverture de la reconnaissance des routes, ont participé activement aux opérations de recherche et de reconnaissance pour découvrir des caches d'armes, ont découvert et détruit des usines fabriquant des produits pétroliers de mauvaise qualité et assuré la sécurité des dirigeants de la Tchétchénie et du gouvernement russe.
Les forces spéciales d'Arkhanguelsk ont prouvé leur détermination et leur caractère russe à plusieurs reprises, ce qui se reflète dans le nom de leur division: "Ratnik" — ou "guerrier" en ancien russe.
PDSS
Cette abréviation se déchiffre comme "Forces et moyens de diversion sous-marine". Pour faire court, le PDSS est un analogue des SEALS américains adapté aux réalités russes austères. Les effectifs du PDSS sont essentiellement recrutés parmi des fantassins de marine volontaires recommandés par leurs chefs. Le candidat doit être émotionnellement stable, garder son calme dans les situations extrêmes, ne pas craindre l'obscurité, la solitude ou les espaces clos. Il doit résister à des épreuves physiques importantes, supporter l'immersion à des profondeurs considérables et les variations de pression. S'il passe les tests psychologiques et médicaux, le candidat devient élève puis suit une formation de base de 26 semaines divisée en trois étapes.
La première étape demande sept semaines, dont chaque journée est occupée par 15 heures d'apprentissage. Les élèves courent des cross longue distance, nagent, font de l'aviron et franchissent des parcours d'obstacles. Chaque jour les épreuves se compliquent et les exigences deviennent plus dures. De plus, les instructeurs posent systématiquement des obstacles. Par exemple, ils versent du pétrole en feu dans l'eau ou font détonner des explosifs sur un tronc en dérive. Au cours de la septième et dernière semaine, on teste la capacité des élèves à endurer des stress physiques et psychiques extrêmes. Durant cette période, ils ne dorment que 3 ou 4 heures. Les élèves effectuent une projection à pied de 100 km, ainsi qu'une nage en hydro-costume de 18,5 km en tractant un poids de 40 kg. En moyenne, seul un élève sur 15-20 arrive à franchir ce palier.
La deuxième étape dure 11 semaines. Les élèves apprennent alors à maîtriser les équipements de plongée, le sabotage, les tactiques d'opérations en groupe réduit dans l'eau et à la surface, les bases de la reconnaissance, des transmissions, la maîtrise des armes blanches et des armes à feu (de série et spéciales). Ils suivent ensuite une formation en parachutisme, en escalade et en conduite de moyens de transport terrestres et maritimes (par exemple de remorqueurs électriques). Bien évidemment, on accorde beaucoup d'importance à l'étude et à l'exercice de différentes actions sous l'eau, des moyens de pénétration depuis l'eau dans une région donnée et d'évacuation depuis la côte. Les élèves suivent de nombreux cours de combat au corps-à-corps et surtout au couteau sous l'eau (classique ou aiguille). Ils travaillent aussi minutieusement les coups de choc, traumatiques et mortels contre l'ennemi. Pendant les exercices, on procède à la sélection des membres des futures unités réduites de nageurs de combat. Chacune de ces unités (duo, trio, etc.) peut agir avec précision et efficacité comme un mécanisme commun bien huilé, ce qui demande une familiarisation mutuelle lors des exercices communs.
A la fin de la deuxième étape de formation, les élèves passent l'examen de protection et de défense de sites côtiers et de navires contre les nageurs de diversion ennemis. Cet examen se déroule pendant des exercices conçus comme un modèle d'opération. On y teste la capacité des hommes à travailler sous l'eau à différentes profondeurs (orientation, observation dans des conditions de mauvaise visibilité, combat, poursuite ou fuite de l'ennemi, camouflage dans le sol, etc.). Ceux qui passent les tests rejoignent un détachement d'infanterie de marine pour consolider leurs acquis. Cette troisième étape dure 8 semaines. Des instructeurs expérimentés contrôlent les élèves chaque jour. Par la suite, certains nageurs de combat restent dans ce détachement, d'autres reviennent dans les unités du PDSS où ils ont suivi leur formation. Les plus doués se voient proposer une formation de deux ans dans un centre commando spécial.