D’autant que celui qui les a détruit s’est réfugiés aux USA.
La Russie a annoncé mardi ne pas exclure que la destruction des échantillons des sportifs russes dans le laboratoire antidopage de Moscou, révélée dans un vaste scandale de dopage visant le pays, ait été ordonnée par l'Agence mondiale antidopage (AMA).
Dans un rapport choc publié en novembre dernier, l'AMA a révélé que 1.417 échantillons du laboratoire antidopage de Moscou avaient été détruits, à la veille de la visite de sa commission d'enquête, qui avait signalé son arrivée au chef du laboratoire moscovite à l'époque, Grigori Rodtchenkov.
M. Rodtchenkov, qui a depuis démissionné et s'est exilé aux Etats-Unis, a pour sa part révélé en mai l'existence d'un système de dopage ciblé sur les jeux Olympiques d'hiver de Sotchi en 2014, dans une interview au journal New York Times.
Vu que Rodtchenkov était un fonctionnaire subordonné à l'AMA, "il y a des raisons qui portent à croire que l'ordre de détruire les échantillons lui a été donné par quelqu'un de l'administration de l'Agence mondiale antidopage", a affirmé le puissant comité d'enquête russe dans un communiqué.
"Cette piste sera examinée avec un certain nombre d'autres", précise le comité en soulignant: "Cette piste est appuyée par le fait qu'aucune preuve concrète du recours au dopage par des sportifs russes ne nous a été fournie jusqu'à présent".
Pour éclaircir toutes les circonstances de l'affaire, le comité juge "essentiel" d'interroger le président de l'AMA, Craig Reedie, et le juriste canadien Richard McLaren qui a accusé dans son rapport en juillet les laboratoires antidopage de Moscou et Sotchi d'avoir protégé les sportifs russes dopés durant les JO de Sotchi, dans le cadre d'un "système de dopage d'Etat sécurisé".
La Russie a évité de peu une exclusion pure et simple des jeux Olympiques, qui se sont déroulés du 5 au 21 août à Rio, le Comité international olympique laissant aux fédérations sportives le soin de décider si elles autorisaient leurs sportifs russes à participer.
Le Comité international paralympique (IPC) a en revanche suspendu le Comité paralympique russe, le privant ainsi des prochains Jeux paralympiques de Rio du 7 au 18 septembre.