Une offensive qui vise surtout les autonomistes kurdes syriens, bête noire d’Ankara
La Russie s'est dite "profondément préoccupée" mercredi par l'importante opération lancée dans la nuit par l'armée turque en Syrie, s'inquiétant d'une possible aggravation des tensions avec les milices kurdes.
"Moscou est profondément préoccupée par ce qu'il se passe à la frontière turco-syrienne. La possibilité d'une dégradation supplémentaire de la situation dans la zone du conflit est inquiétante", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
La Russie s'inquiète notamment "des éventuelles victimes collatérales dans la population civile" et de "l'aggravation des divergences entre les Kurdes et les Arabes".
"La crise syrienne ne peut être réglée que sur la base du droit international, à travers un dialogue inter syrien, avec la participation de tous les groupes ethniques et confessionnels, y compris les Kurdes", a ajouté le ministère dans son communiqué.
L'opération "Bouclier de l'Euphrate" a été lancée mercredi avant l'aube par l'armée turque, soutenue par les forces de la coalition internationale antijihadiste, avec avions de combat et forces spéciales, dans le but de chasser le groupe Etat islamique (EI) de la localité de Jarablos, près de la frontière turco-syrienne.
Cette intervention rend encore plus complexe le conflit en Syrie qui implique plusieurs pays étrangers: les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et la Turquie du côté des miliciens, et la Russie et l'Iran du côté de Damas.
D'après le président turc Recep Tayyip Erdogan, l'offensive vise non seulement l'EI mais aussi les autonomistes kurdes syriens, bête noire d'Ankara.
Avec AFP