22-11-2024 12:58 AM Jerusalem Timing

Irak: le ministre de la Défense destitué par le Parlement

Irak: le ministre de la Défense destitué par le Parlement

Après une enquête rapide, la justice a classé l’affaire contre le président du Parlement.


Le ministre irakien de la Défense Khaled al-Obeidi, soupçonné de corruption, a été destitué par le Parlement jeudi, ont rapporté des députés.

 142 députés ont voté en faveur du retrait de la confiance au ministre et 102 contre lors d'un vote secret, ont indiqué deux élus à l'AFP. Dix-huit autres se sont abstenus.

 Le Premier ministre Haider al-Abadi perd ainsi l'un de ses proches alliés sunnites, alors que les forces gouvernementales préparent l'offensive pour la reconquête de Mossoul.

 Début août, le ministre Obeidi a été interrogé au Parlement pour des allégations de corruption.

Il avait alors lui-même accusé le président du Parlement et plusieurs parlementaires de corruption et de chantage.

Après une enquête rapide, la justice a classé l'affaire contre le président du Parlement mais cette querelle avait montré les divisions du camp sunnite.

Pour Obeidi, les allégations contre lui sont des représailles pour son refus de s'impliquer dans des accords de défense frauduleux.

"J'ai essayé de combattre la corruption par tous les moyens mais il semble que (les corrompus) soient plus forts et leurs voix plus puissantes", a-t-il affirmé dans une déclaration après le vote.

Impact sur la bataille       

 "Je n'ai ménagé aucun effort pour construire l'armée (...) tout en luttant contre la corruption et le népotisme qui ont fait perdre à l'Irak 40% de son territoire en 2014, déplacé des millions de personnes et menacé ses temples ainsi que sa chère capitale Bagdad", poursuit Obeidi.

Alia Nassayif, députée accusée de corruption par Obeidi et critique virulente de Abadi, s'est félicitée du vote jeudi.

"Ce qui s'est passé aujourd'hui a redonné son prestige à l'Etat irakien. C'est la première fois que le Parlement agit et use de son autorité pour destituer un ministre corrompu", a-t-elle affirmé.

Elle a rejeté toute idée suggérant que la destitution du ministre de la Défense pourrait affecter l'effort de guerre.

 "La bataille est dirigée par de vrais commandants (...) et son départ aura un effet négligeable. Ce n'est pas un ministre qui lutte contre Daech (EI), c'est un ministre corrompu", a-t-elle dit à l'AFP.

L'expert Jassem Hanoun estime en revanche que cette destitution ne pouvait pas tomber plus mal.

"Cela aura un impact direct sur la guerre car le ministère (de la Défense Ndlr) sera géré par le vice (ministre), qui a une autorité limitée", souligne-t-il.