Une étude israélienne a affirmé que "les principaux pays producteurs de pétrole dans le Golfe, en particulier l’Arabie Saoudite et le Qatar, dirige un conflit idéologique et géopolitique dans le monde musulman sunnite.
Une nouvelle étude publiée par le Centre de recherche pour la sécurité nationale d'Israël, de l'Université de Tel-Aviv, a affirmé que "les principaux pays producteurs de pétrole dans le Golfe, en particulier l'Arabie Saoudite et le Qatar, dirige un conflit idéologique et géopolitique dans le monde musulman sunnite" a rapporté le site d'informations arabes Wakala.news.
L'étude souligne que «l'un des principaux désaccords réside dans la lecture et l'analyse par les des de l'idéologie des Frères musulmans, mais aussi concernant l'approche de la chaine satellitaire qatarie alJazira des faits et son soutien aux organisations extrémistes islamiques dans la région, en particulier en Syrie et en Egypte".
"Deux visions étroitement liées et qui affectent la performance du Conseil de coopération du Golfe, et donc la sécurité globale de la région " ajoute l'étude.
L'étude israélienne a estimé que "les controverses politiques actuelles dont témoignent les pays du Golfe représentent le plus grand défi du Conseil de coopération depuis sa création en 1981", ajoutant que "le centre des problèmes qui opposent les États membres se pose dans l'identification des menaces idéologiques et régionales".
A ce titre, l'étude rappelle que l'Arabie Saoudite, le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis, ont vilipendé les ambassadeurs du Qatar, en Mars 2014.
L'étude israélienne a estimé que "la seule raison qui explique l'absence d'un accord entre les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), est le soutien financier et politique accordé par le Qatar aux Frères musulmans , sachant que cette organisation a été inscrite sur la liste noire des organisations terroristes en Arabie Saoudite, en Egypte auparavant et aux EAU".
Et de poursuivre: " malgré les frictions idéologiques qui existent encore entre les membres du Conseil de coopération du Golfe, ils sont toujours désireux à développer un style unique et commun de travail pour faire face à de nouveaux défis -comme cela est arrivé par le passé. La réconciliation actuelle est une réconciliation temporaire car elle est motivée par la dynamique des conflits qui sévit dans la région et par un nouvel équilibre des forces, laissant présager que la route est encore longue avant le règlement de toutes les questions".
C'est pourquoi l'étude indique que "le chaos actuel qui règne dans le Golfe indique le début d'une nouvelle ère dans les relations entre les États membres, plus particulièrement entre le Qatar et l'Arabie Saoudite ".
L'étude israélienne a ensuite évoqué "la guerre civile en Syrie", faisant valoir que "les différences idéologiques entre les deux grandes puissances centrales dans le Golfe, à savoir l'Arabie saoudite et le Qatar, ont affecté la confrontation et le comportement des parties en Syrie. Et pour cause, elles ont été aspirées par le défi idéologique défini par le Conseil de coopération du Golfe laissant peu de considérations aux développements surgissant dans la région".
L'étude a noté qu’" au cours de la dernière décennie, l'Arabie Saoudite et le Qatar ont frayé séparément leur chemin pour s'imposer en tant que puissances régionales à part entière".
Citant deux experts dans les affaires internationales, Piroll Baskan et Steven Right, l'étude rapporte que “, le Qatar est plus proche politiquement de la Turquie que de l'Arabie saoudite. Ainsi, Doha a prouvé qu'elle pouvait dominer sur ses dignitaires religieux voire qu'elle ne leur permet en aucun cas de jouer le rôle du substitut à la famille régnante et jouir d'une influence politique".
Selon le directeur du centre de recherche régional et international à la mission qatarie, annexe de l'Université de George Town, Mehran Kamraba, " la religion ne jouit d'aucun rôle dans la formation ou la représentation de l'opposition, et ce contrairement à ce qui se passe en Arabie Saoudite, au Koweït, à Bahreïn ou aux Emirats arabes unis. La raison est que l'Etat a accordé aux Frères musulmans l'immunité. Et donc, l'Etat se présente par rapport à l'organisation comme étant sa solution tant au niveau interne que régional qu'international ... "
Dans ce contexte, l'étude souligne que "le Qatar a instauré un modèle qui a beaucoup contribué à assurer sa stabilité politique et religieuse voire à garantir sa sécurité grâce à une alliance avec les Frères musulmans. Nul doute, qu'au 21ème siècle, le Qatar évolue lentement mais surement vers son objectif, à savoir : devenir une grande puissance, de premier plan dans la région, tout en assurant un refuge sûr aux Frères musulmans et aux organisations islamiques".
L'étude israélienne note que "la montée de l'islam politique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en particulier au cours des trois dernières années, mais aussi la guerre en Syrie et la présence de l'Etat islamique en Irak, a contribué à creuser le fossé des différends au sein du Conseil de coopération du Golfe".
Toutefois, l'étude israélienne a insisté sur les autres dimensions de la dynamique de conflits qui sévit dans la région comme celle de la confrontation entre sunnites et chiites, le rôle des Etats-Unis qui s'est modifié dans la région et qui s'est traduit par une sérieuse préoccupation concernant la sécurité et la stabilité de la région. A tel point que le CCG affronte désormais une nouvelle menace idéologique, une menace réelle : celle de l'islam politique et des extrémistes islamistes et cette menace affecte toute la région".