Selon des experts, l’intervention de la Turquie en Syrie vise à éviter la création d’un "Kurdistan autonome syrien".
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a salué ce samedi l'implication de la Turquie dans la lutte contre le groupe terroriste Daech en Syrie, mais mis en garde contre "une éventuelle tentation" d'Ankara de "traiter" la question kurde dans ce pays.
"C'est une bonne chose que la Turquie s'implique franchement dans la lutte contre Daech, qui la frappe durement", a déclaré Ayrault dans une interview au quotidien Le Monde.
"Il est aussi légitime que la Turquie assure la sécurité de sa frontière. Mais attention à l'engrenage de la violence et à une éventuelle tentation de vouloir traiter en Syrie une partie de la question kurde", a-t-il averti.
L'armée turque a lancé mercredi l'opération "Bouclier de l'Euphrate" sur le territoire syrien visant à la fois à chasser l'EI de la zone et à contrer l'avancée des milices kurdes, désireuses selon elle de former un corridor le long de la frontière. Ankara considère les forces kurdes en Syrie comme une émanation du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), organisation "terroriste" en Turquie.
Selon des experts, l'intervention de la Turquie en Syrie vise à éviter la création d'un "Kurdistan autonome syrien".
"Nous condamnons le PKK et les attentats qu'il commet en Turquie", a déclaré Ayrault. Mais "en Syrie, des forces militaires kurdes combattent Daech efficacement", a-t-il souligné.
Les forces kurdes en Syrie sont soutenues par les pays occidentaux,
Etats-Unis en tête, qui les considèrent comme les meilleurs combattants contre les terroristes.
Ayrault a par ailleurs exhorté Moscou à condamner le régime de Damas à l'ONU et à "arrêter de bombarder" en Syrie pour soutenir les forces du régime.