22-11-2024 06:57 AM Jerusalem Timing

Une grande ONG réclame d’Israël la transparence au procès d’un de ses employés

Une grande ONG réclame d’Israël la transparence au procès d’un de ses employés

World Vision a déjà souligné que son budget pour Gaza sur les dix dernières années s’élevait à 22,5 millions de dollars, ce qui remet en cause les sommes énoncées par Israël.

 Le président de l'organisation caritative World Vision a mis en doute les accusations israéliennes de détournement d'aide humanitaire contre son responsable dans la bande de Gaza et a réclamé que son procès soit public, à l'occasion de sa première comparution mardi.

 Les accusations selon lesquelles Mohamed Halabi, directeur de World Vision
à Gaza, aurait détourné des dizaines de millions de dollars au profit du Hamas,
sont "très difficiles à concilier" avec le budget local de l'ONG et les
contrôles auxquels elle procède, a dit Kevin Jenkins à l'AFP par téléphone des
Etats-Unis lundi soir.

Le procès de Halabi s'est ouvert à huis clos à Beer-Sheva (sud) pour une audience préliminaire, un peu moins d'un mois après la révélation par Israël, avec un grand battage, de son arrestation et son inculpation, a rapporté son avocate, Lea Tsemel.


 Les juges lui ont lu les charges. Halabi, revêtu d'un uniforme de détenu, a gardé le silence, a-t-elle dit. Mais il conteste ces charges. Halabi a été arrêté le 15 juin au point de passage entre le territoire palestinien et les territoires occupés par Israël.

Les Israéliens l'accusent d'avoir détourné chaque année depuis 2010 7,2
millions de dollars pour le mouvement palestinien Hamas, qui dirige
la bande de Gaza, et ses activités militaires.

"Un procès n'a de légitimité que s'il est transparent", a dit le président
de World Vision, ONG chrétienne américaine qui emploie plus de 40.000 personnes
dans près de 100 pays.

"Etant donné la gravité des accusations contre l'un de nos employés, nous
appelons à une procédure équitable", a-t-il dit à l'AFP et quelques médias,
dans ses premières interviews depuis que l'affaire a éclaté.

"Nous voulons connaître la vérité, tout autant que nos donateurs", a-t-il
dit, "toute notre réputation repose sur l'intégrité".
   
'Nous ne sommes pas naïfs'

Jenkins a exprimé ses doutes devant les accusations israéliennes. World
Vision a déjà souligné que son budget pour Gaza sur les dix dernières années
s'élevait à 22,5 millions de dollars, ce qui remet en cause les sommes énoncées
par Israël.

 En outre, a dit Jenkins, "nous ne sommes pas naïfs. Nous disposons de
dispositifs de classe mondiale pour empêcher que ne se produise le genre de
choses dont il est question ici".

"Il est très difficile de concilier ces chiffres (israéliens) et les contrôles que nous avons mis en place", a-t-il dit.

World Vision a suspendu ses projets dans les Territoires palestiniens en
attendant les résultats d'une enquête interne, mais "le désir est très fort de
recommencer à Gaza", a dit Jenkins.

   L'annonce coup sur coup des arrestations de Halabi, puis d'un employé de
l'ONU, Wahid Borsh, sous des accusations de même nature, a provoqué une onde de choc parmi les milliers de Palestiniens et d'étrangers engagés dans
l'assistance au territoire dévasté, où plus des deux tiers de la population
dépendent de l'aide étrangère.

  Amnesty International a pressé les autorités israéliennes d'enquêter sur
les informations selon lesquelles Halabi aurait été maltraité en détention
et aurait passé des aveux sous la contrainte. Elle a réclamé un procès "public
et équitable".