22-11-2024 01:07 AM Jerusalem Timing

Après Darayya, Mouadamyat al-Cham se débarasse des miliciens

Après Darayya, Mouadamyat al-Cham se débarasse des miliciens

Les négociations se poursuivent dans la Ghouta occidentale de la capitale syrienne.

Après Darayya, évacuée samedi dernier, c’est à la localité rebelle de Mouadamyat al-Cham de se débarasser de ses miliciens.

Mais, dans un premier temps, elle va évacuer en premier les habitants originaires de Darayya, et qui s'y étaient réfugiés depuis trois ans pour fuir les combats.

Et ce dans le prolongement de l'accord conclu la semaine passée avec Darayya, en fonction du décret d'amnistie signée par le président syrien le 28 aout dernier .

Les médias officiels ont donné le chiffre de 303 habitants (162 enfants, 62 hommes et 79 femmes). Ils seront transférés à Hrajela, une localité de la province de Damas tenue par le régime.

Un des notables de Mouadamiyat, Mohammad Raja, a fait état pour l’AFP de "2.500 déplacés de Darayya" dans la ville qui compte 35.000 habitants. Il n'était pas clair si d'autres déplacés, en dehors des 303 de vendredi, allaient quitter la ville.
 
Huit bus doivent les transférer vers un centre d'hébergement dans la province de Damas, a constaté le photographe de l'AFP.
 
Des soldats ont fouillé leurs valises et vérifié qu'ils étaient inscrits sur des listes. "J'espère que la vie dans le centre d'hébergement sera meilleure qu'ici", a déclaré à l'AFP Roueida, mère de sept enfants.


Pas les habitants de Mouadamyat

Pour la deuxième étape, des négociations sont en cours pour l'évacuation des miliciens de Mouadamyat al-Cham, selon des participants à ces pourparlers, ajoute l’AFP.

Mais pas les habitants. Sachant que cette localité avait conclu et respecté un accord avec le pouvoir syrien depuis 2013, tout en restant assiégée par l'armée.
   
« Mais ici, dans les négociations en présence d'officiers russes entre l'armée, les représentants des groupes rebelles et le conseil local, il est hors de question d'évacuer les habitants », a affirmé à l'AFP Akram al-Jamilé, un responsable du Comité de réconciliation.
   
« La situation dans notre ville est totalement différente de Darayya. Il n'y a pas eu chez nous de bombardements ni de tirs depuis trois ans (....) Personne ne sort avec une arme. Elles sont là mais silencieuses », a-t-il dit.
   
"Il n'y aura donc pas d'évacuation de civils (...) L'armée va prendre le contrôle de la ville. Les combattants doivent régler leur situation avec les autorités ou aller vers Idleb (fief rebelle dans le nord-ouest). Les négociations portent sur le statut des déserteurs et des insoumis", a-t-il dit.
   
"La première phase de l'accord commencera avant l'Aïd al-Adha et le processus doit se dérouler durant un mois", a déclaré Mohammad Raja, en référence à la grande fête musulmane du sacrifice qui aura lieu cette année le 12 septembre.
   
"Les hommes armés qui refusent l'accord sortiront et ceux qui l'acceptent rendront leurs armes et régleront leur situation" avec les autorités, a-t-il ajouté.
   
Un militant de Mouadamiyat al-Cham, qui ne veut pas donner son nom pour des raisons de sécurité, a indiqué à l'AFP que les rebelles de la ville étaient au nombre de 1.500 et appartenaient à trois groupes locaux.


Evacuation forcée


Cette mesure "s'inscrit dans le cadre de l'accord entre l'Etat syrien et les factions armées conclu la semaine dernière", a indiqué la télévision officielle.

L'accord en question porte sur l'évacuation de milliers de rebelles et de civils de Darayya, laquelle a été reprise totalement samedi dernier par l'armée après cette évacuation.

Cette évacuation a été menée à bien malgré les objections de l'envoyé spécial de l'ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura, qui a critiqué jeudi ce qu’il a considéré être « la stratégie d'évacuation forcée par le régime des villes comme Darayya ».