L’armée a indiqué avoir "neutralisé" 100 militants du PKK.
L'armée turque a intensifié ce week-end ses opérations contre les rebelles kurdes en bombardant dix positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans l'est de la Turquie, au moment où Ankara poursuivait ses opérations en Syrie voisine.
Ces nouvelles frappes interviennent quelques heures après la mort de 22 soldats turcs et d'un vigile dans des affrontements avec le mouvement indépendantiste kurde dans la même région orientale.
Samedi soir, les avions turcs ont détruit quatre positions du PKK près de Cukurca, dans la province de Hakkari (sud-est) près de la frontière irakienne, a indiqué l'agence progouvernementale Anatolie, citant des sources de sécurité.
Six autres positions du PKK ont été bombardées dans la région du Mont Tendurek, entre les provinces de Agri et Van (est), a-t-elle ajouté de même source.
Dans un communiqué, l'armée a indiqué avoir "neutralisé" 100 militants du PKK lors d'affrontements avec ses forces samedi, sans préciser combien de ces hommes avaient été tués ou blessés. Selon l'agence privée Dogan, la plupart des rebelles kurdes se sont retranchés dans le nord de l'Irak, où sont situées les bases arrières du PKK.
La Turquie a récemment intensifié sa lutte contre les combattants kurdes, en lançant le 24 août l'opération militaire "Bouclier de l'Euphrate" dans le nord de la Syrie, visant à la fois le groupe terroriste Daech (EI) et les forces liées au PYD (Parti de l'union démocratique), considéré par Ankara comme la branche syrienne du PKK.
Dimanche, en marge du sommet du G20 en Chine, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé les pays de l'Otan - dont la Turquie est membre - à partager une position commune sur toutes les organisations "terroristes".
"Il n'y a pas de bon ou de mauvais terroriste. Toutes les formes de terrorisme sont mauvaises, toutes sont un fléau et nous devons nous dresser contre elles", a-t-il déclaré après une rencontre avec son homologue américain Barack Obama.
Erdogan a également répété son souhait d'éviter la formation d'une zone autonome continue le long de la frontière turco-syrienne par les forces kurdes, appelées à plusieurs reprises par la Turquie à se retirer à l'est de l'Euphrate.
"Pour éviter ce couloir de la terreur, les forces de la coalition doivent se montrer solidaires de la Turquie dans cette lutte. Je crois que nous remporterons ce combat", a affirmé le président turc, ajoutant que la lutte d'Ankara contre l'EI, le PKK et les YPG (Unités de protection du peuple kurde, branche armée du PYD) en Syrie se poursuivrait.
Après avoir ouvert samedi un nouveau front chez son voisin en envoyant des chars dans le village syrien d'Al-Raï, l'armée turque a bombardé dans la nuit de samedi à dimanche quatre cibles de l'EI, selon un communiqué diffusé par des agences progouvernementales.
Dimanche, les combats contre l'EI se poursuivaient au sud d'Al-Raï, selon la télévision turque NTV. Aucun affrontement avec des forces pro-kurdes n'avait toutefois été recensé, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.