L’ex vice premier ministre irakien Ahmad Chalabi a estimé que le gouvernement turc s’est empreint d’une tendance ottomane nouvelle, motivée par la défense des sunnites, une politique qui ne réalisera aucun de ses objectifs.
A l’occasion de la publication de son dernier livre intitulé, « la quatrième alliance dans la région », l’ex-vice premier ministre irakien, Ahmad Chalabi, et président du parti le Congrès national irakien a estimé, lors d’un séminaire organisé par le centre de recherche Fares, que « la solution en Syrie dépend d’une entente entre la Turquie et l'Iran, faute de quoi la situation restera telle quelle ».
Chalabi a estimé que « les peuple irakien et libyen n’auraient pas pu renverser les dictateurs de leur régime sans une intervention militaire, et que si l'armée égyptienne avait intervenu contre le soulèvement populaire de la place Tahrir, il n’aurait pas vu le jour».
Concernant la Turquie, Chalabi a souligné que «le gouvernement turc s’est empreint d’une tendance ottomane nouvelle, motivée par la défense des sunnites, une politique qui ne réalisera aucun de ses objectifs».
Pour ce qui est de l’Irak, Chalabi a déclaré que «les Etats-Unis ne savent pas quelle politique adoptée envers ce pays, ils interviennent dans les moindres détails de l'Etat irakien, mais les Irakiens ont commencé à limiter cette ingérence». Il a ajouté que «les Etats-Unis jouent un rôle majeur dans la corruption, l’encourageant à grande échelle et que les Américains sont pleinement conscients de ce qui se passe en Irak voire ils autorisent leurs alliés de la pratiquer».
Toutefois, Chalabi a jugé que «l'influence et la présence des Américains en Irak a régressé», rapportant que « le vice-président Joe Biden a demandé au gouvernement irakien d'approuver la présence de certains éléments des forces américaines et des entraîneurs américains qui forment l'armée irakienne , sans compter les forces de sécurité privées pour protéger le personnel de l'ambassade des USA, estimé à trois mille employés».
Pour ce qui est des minorités en Irak, à leur tête les Chrétiens, Chalabi a estimé que la plus grande tragédie de l'Irak est «ce qui est arrivé aux Chrétiens, en ce sens qu’ils sont une cible facile pour les organisations extrémistes, alors que le gouvernement a échoué à les protéger».
En réponse aux questions sur les perspectives d’une alliance turco-irano- irako syrienne, Chalabi a affirmé « que l'impact d’une telle alliance sur l'Occident et Israël serait important », soulignant qu’ «une telle alliance ne constitue pas une menace pour l'identité arabe, ou l’annule, car elle serait une alliance sécuritaire, stratégique et économique et non pas une tendance pour créer une entité politique».
Et à la question que serait la réaction de l'Arabie Saoudite envers une telle alliance, Chalabi a répondu : « la force démographique dans du Golfe ne dépasse pas cinquante millions d’individus, alors que celle de l'Iran, de la Syrie, de la Turquie et de l'Irak est de 200 millions».