Huit mois avant la présidentielle en France, les thèmes racistes sont devenus omniprésents dans les discours politiques de tous bords.
Une ministre noire du gouvernement français, Ericka Bareigts, s'est dite "choquée" mardi par les propos la veille d'un maire proche de l'extrême droite affirmant qu'être français c'est "être européen, blanc et catholique".
"Choquée. Cette France-là n'existe pas. A ceux qui rêvent d'uniformité, j'oppose la richesse de notre diversité", a tweeté la ministre des Outre-mer, récemment nommée.
Lundi, le maire de Béziers (sud) Robert Ménard, connu pour ses provocations et son hostilité à l'immigration, a déclaré sur la chaîne d'info en continu LCI qu'"être français c'est aussi (...) être européen, blanc et catholique, bien sûr".
Ce maire, qui avait suscité une polémique en mai 2015 en évoquant la proportion d'enfants de confession musulmane scolarisés dans sa ville, a de nouveau évoqué lundi une classe de Béziers comptant "91% d'élèves musulmans" ajoutant "évidemment que c'est un problème, il y a des seuils de tolérance".
Lors de la cérémonie de passation de pouvoir la semaine dernière avec la ministre des Outre-mer démissionnaire, George Pau-Langevin, Ericka Bareigts avait souligné vouloir "travailler à ce que la France se regarde, forte de toute sa diversité".
Lorsqu'elle était simple parlementaire, Ericka Bareigts s'était déjà insurgée contre des propos sur la France, "pays de race blanche", tenus en septembre 2015 par l'eurodéputée de droite Nadine Morano.
"Pour moi, députée noire de la République, la France décrite par Mme Morano n'est pas la mienne", avait-elle asséné dans l'hémicycle, déclenchant une ovation de la gauche.
Huit mois avant la présidentielle en France, les thèmes de l'identité et de l'immigration sont devenus omniprésents dans les discours politiques de tous bords.