L’économie palestinienne serait "au moins deux fois plus importante sans l’occupation israélienne"
L'économie palestinienne serait "au moins deux fois plus importante sans l'occupation israélienne", selon le rapport annuel de la CNUCED (conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) sur l'assistance à la population palestinienne.
En 2015, la croissance de l'économie palestinienne a été de 3,5%, un "taux insuffisant pour relever le revenu par habitant qui est stagnant et reste inférieur à son niveau de 2013", indique le rapport.
Le constat dressé par la CNUCED sur les conséquences de l'occupation israélienne est accablant.
En Cisjordanie, il y a eu plus de maisons palestiniennes détruites durant les 3 premiers mois de 2016 que durant toute l'année de 2015.
Il y a à présent 142 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant le nombre de colons israéliens à un cinquième de la population palestinienne.
Le rapport indique également que les importations palestiniennes sont trop lourdement taxées par les douanes israéliennes. Ce trop payé est estimé à 50 millions de dollars.
En 2015, 25% des habitants des Territoires occupés étaient au chômage, et 66% souffraient d'insécurité alimentaire.
Dans la bande de Gaza, le taux de chômage s'est même élevé à 38% en 2015, et 73% de la population a eu besoin d'une aide alimentaire.
Israël a resserré son blocus sur Gaza l'année dernière et a ajouté plus de biens sur la liste des produits à double usage interdits, car pouvant potentiellement être utilisés à des fins militaires. Cette liste comprend des matières premières, des fertilisants agricoles, des équipements télécoms, de l'acier, et des tuyaux notamment.
Le blocus et l'arrêt de la centrale électrique de Gaza en 2014 ont aggravé la crise d'électricité de Gaza, avec d'innombrables conséquences, ajoute la CNUCED.
Ainsi jusqu'à 90 millions de litres d'eaux usées partiellement traitées sont reversées chaque jour dans la Méditerranée.
Sur le plan médical, le délai d'attente pour certaines opérations chirurgicales peut aller jusqu'à 18 mois, les équipements hospitaliers ne fonctionnent pas bien, et plus de 70% des ménages ne sont alimentés en eau que 6 à 8 heures tous les 2 à 4 jours.
Le rapport a noté que pour la première fois en 5 ans le taux de mortalité infantile à Gaza a grimpé. Il est passé de 12 à 20,3 pour 1.000 naissances entre 2008 et 2013.
"Il s'agit d'une tendance sans précédent et rarement constatée dans des communautés en dehors de celles affectées par le sida", poursuit le rapport.
Les experts dénoncent aussi la "confiscation des terres, de l'eau et d'autres ressources naturelles" des Palestiniens.
En outre, le rapport stigmatise les restrictions dans la libre-circulation des personnes et des biens, la "destruction des biens", "l'extension des colonies israéliennes, la fragmentation des marchés domestiques et la forte dépendance à l'économie israélienne.
Enfin, le rapport indique qu'il y a un processus continu de démantèlement de l'agriculture et de l'industrialisation, ce qui a "déformé la structure de l'économie palestinienne".