Les protestataires scandaient des slogans contre la famille royale saoudienne.
Des milliers d'Iraniens ont manifesté vendredi à Téhéran contre l'Arabie saoudite après leur exclusion du grand pèlerinage musulman de La Mecque, le hajj.
Quelque 64.000 Iraniens, qui devaient participer à partir de samedi au hajj, ne pourront pas accomplir ce pèlerinage à la suite de l'échec des négociations entre les deux grandes puissances régionales rivales.
Alors que la guerre des mots entre l'Iran et l'Arabie saoudite s'envenime, plusieurs milliers d'Iraniens sont descendus dans la rue après la prière hebdomadaire du vendredi pour protester contre le royaume saoudien qui abrite les premiers lieux saints de l'islam à La Mecque et Médine.
Les "Saoudiens ont bloqué le chemin vers Allah, c'est un crime et ils doivent être jugés" pour cela, a déclaré Javad Zolfaghari, un religieux ayant rejoint les manifestants à Téhéran, dont des femmes et des enfants.
Les protestataires scandaient des slogans contre la famille royale saoudienne et d'autres portaient des pancartes avec des inscriptions hostiles aux dirigeants saoudiens. Sur l'une d'entre elles, on pouvait lire: "nous ne pardonnerons jamais à l'Arabie saoudite".
Sur le lieu du rassemblement, une grande toile était déroulée sur laquelle était dessiné un homme portant l'habit traditionnel saoudien, surmonté des mots "maudit et maléfique", utilisé par le guide suprême iranien Ali Khamenei pour qualifier la famille royale des Al-Saoud.
Dans un entretien à l'AFP, le chef de l'organisation iranienne du hajj, Saïd Ohadi, s'en est pris vendredi à l'Arabie saoudite accusée de ne pas prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des pèlerins, après la gigantesque bousculade au pèlerinage de 2015 qui a fait environ 2.300 morts et 7000 selon un décompte iranien, dont 464 Iraniens.
Alors que l'Arabie saoudite ne parle que de 769 morts.
"Comment pouvez-vous inviter 1,5 million de pèlerins et ne même pas penser aux mesures de sécurité? Sept mille personnes de 39 pays sont tombées en martyres" au hajj en 2015, a-t-il affirmé. "Pourquoi l'Arabie saoudite n'a-t-elle pas invité les délégués de ces 39 pays à s'asseoir et réfléchir aux mesures à prendre pour faire en sorte que cela ne se reproduise pas?"
Ce sera la première fois depuis presque trois décennies que les Iraniens ne participeront pas au hajj, l'un des cinq piliers de l'islam.
Mercredi, dans des propos d'une virulence sans précédent, l'ayatollah Khamenei a aussi soutenu que la famille royale saoudienne "ne mérite pas de gérer les lieux saints" de l'islam.
La veille, le grand mufti d'Arabie saoudite Abdel Aziz ben al-Cheikh, avait lui dit que les Iraniens chiites "ne sont pas des musulmans".
Une position qui intervient après la conférence islamique qui a été organisée dans la capitale tchétchène Grozny, en présence des religieux les plus éminents du mojnde islamique et qui a conclu que le wahhabisme ne fait pas partie des gens du sunnisme, ni de la communauté des Sunnites!