Dans ce contexte, selon un rapport de Strafor, la Russie devra faire face à des incursions plus fréquentes de l’Otan en mer Noire en raison de l’intérêt accru de l’Alliance pour cette zone.
Un avion de reconnaissance américain, le troisième en 24 heures, s'est approché vendredi de la frontière russe au-dessus de la mer Noire.
Un avion de reconnaissance Boeing RC-135U de l'Armée de l'air américaine, qui a décollé depuis la base aérienne grecque de Souda Bay, en Crète, s'est approché vendredi de la frontière russe au-dessus de la mer Noire, rapportent les sites Internet qui surveillent les activités de l'aviation militaire.
Selon ces sites, il s'agit du troisième avion-espion envoyé vendredi par le Pentagone dans la région de la mer Noire. Jeudi, quatre avions de reconnaissance américains se sont approchés de la frontière russe, contre deux avions le 6 septembre et trois avions le 7 septembre dernier.
Selon le ministère russe de la Défense, des avions-espions Boeing P-8 Poseidon dont les transpondeurs étaient éteints ont essayé de s'approcher de la frontière russe le 7 septembre.
Ils ont rapidement changé de cap suite à l'arrivée de chasseurs russes. Les pilotes russes ont agi en stricte conformité aux normes internationales, a précisé le ministère.
Dans ce contexte, selon un rapport de Strafor, la Russie devra faire face à des incursions plus fréquentes de l'Otan en mer Noire en raison de l'intérêt accru de l'Alliance pour cette zone. Dans un avenir proche, la lutte pour l'influence dans la région de la mer Noire va sans doute s'intensifier.
Après qu'en 2014 la Crimée est redevenue une partie de la Russie, l'équilibre des forces en mer Noire a changé, estime les analystes de Stratfor, société privée américaine qui œuvre dans le domaine du renseignement, en ajoutant que l'Ukraine a été "évincée de la scène" tandis que Moscou a pour sa part renforcé sa flotte.
"L'importance stratégique de ces eaux a augmenté aux yeux de l'Otan qui vise à renforcer la politique d'endiguement de la Russie en Europe", écrit Stratfor.
Selon les experts, bien que la Convention de Montreux de 1936 limite le tonnage, le nombre et la durée de séjour en mer Noire des navires de guerre des Etats qui n'y ont pas d'accès, une force multinationale comme l'Otan peut contourner ces restrictions en composant sa flotte de navires de plusieurs pays de la mer Noire.
Voilà pourquoi le prochain sommet, qui se tiendra les 8 et 9 juillet à Varsovie, portera sur la possibilité de renforcer les forces navales conjointes de l'Otan en mer Noire, expliquent les analystes. Pourtant, tous les pays de l'Otan qui ont accès à la mer Noire ne sont pas prêts à soutenir l'accumulation de forces de l'Alliance dans la région.
Alors que la Roumanie serait un ardent partisan du renforcement, la Bulgarie et la Turquie pourraient être plus frileuses, ne voulant pas l'inimitié avec la Russie. Les analystes ont également comparé le rapport de force navale dans la région. Concernant le nombre de navires, l'Otan dépasse la Russie, cependant, Moscou a beaucoup d'autres avantages, notamment l'aviation.
En outre, Moscou modernise activement sa flotte. Et enfin, les positions de la Russie en péninsule de Crimée lui donnent un avantage significatif sur l'Alliance, concluent les experts de Stratfor.
Avec Sputnik