Rapporte une membre de la Chambre des lords britannique, de retour de Syrie.
Même si on peut critiquer Bachar el-Assad, il faut admettre que le peuple syrien dans sa majorité s’oppose à son départ et lui est reconnaissant pour sa politique actuelle, estime la baronne Caroline Cox, membre de la Chambre des lords britanniques lors d’une interview avec la télévision russe RT.
Mme Cox s’était rendu en Syrie durant la semaine dernière, en compagnie d’une délégation, et plus précisément à Damas et Alep où elle a rencontré de nombreux habitants « ceux qui ont été obligés de quitter leur maisons, ceux dont les villages ont été attaqués et dont les proches ont été forcés à se convertir du christianisme à l’islam et ensuite tués pour ceux qui ont refusé ».
Selon elle, leur préoccupation principale est que l’Occident n’intervienne pas dans le choix de leur propre avenir.
« Ils sont tous persuadés que les intentions de l’Occident de changement de régime mèneront à la catastrophe, les partis islamiques modérés seront conquis par Daesh et on aura un nouvel Irak. Les femmes et les minorités religieuses s’inquiètent donc réellement, elles rejettent les politiques occidentales, en indiquant que les Syriens doivent choisir librement leur président et leur gouvernement ».
La représentante britannique rapporte que les gens sont très reconnaissants envers Bachar el-Assad pour sa protection contre les militants islamistes
"Il a le soutien d’énormément de gens que nous avons rencontrés, beaucoup de ceux qui le critiquaient, et il y a bien sûr des raisons pour ça, reconnaissent quand même qu’il est le président élu, qu’il fait beaucoup pour protéger son peuple, il a fait de grands progrès avec des initiatives importantes, comme le système de santé et l’éducation gratuits. Les gens lui sont très reconnaissants pour sa protection contre les militants islamistes. Beaucoup de personnes au sein de l’opposition le soutiennent également : nous avons rencontré des ministres de l’opposition non-armée qui ont dit, en le critiquant et en appelant aux changements et aux réformes, qu’ils soutiennent le président, parce qu’il protège le pays et leurs libertés du terrorisme islamique ".
Mme Cox a de même rapporté la principale revendication des Syriens, celle de suspendre les sanctions imposées par les Occidentaux à la Syrie.
«S’il vous plaît, arrêtez cette politique des sanctions, elle touche les habitants du pays. C’est un des problèmes les plus graves », a-t-elle déploré.
Selon elle, il n’y a aucune différence entre Daesh et les autres groupes terroristes
« Certaines personnes nous ont raconté comment Daesh ou d’autres groupes militaires armées les traitaient de façon épouvantable. La seule chose qui fait la différence entre ces groupes, c’est le type d’exécution qu’ils choisissent », a-t-elle expliqué.
Sur la réaction de ses collègues au conseil des lords, après son retour de Syrie, Mme Cox a précisé qu’elle a été très violente : "Il y a eu pas mal d’articles très agressifs, mais ils critiquent principalement le fait que nous avons rencontré le président Assad et cela lui a donné des possibilités de faire de la propagande"
Et Mme Cox de conclure pour RT: "Mais je vais répondre à cela trois choses. Premièrement, on ne peut pas critiquer quelqu’un sans l’avoir rencontré. Deuxièmement, nous avons été là pendant cinq jours, et la discussion avec Assad nous a pris deux heures, le reste du temps on était avec les gens. Troisièmement, là c’est deux poids, deux mesures dans ce pays. J’ai travaillé au Soudan, et son président a été traduit en justice par Cour pénale internationale ».