Selon une source égyptienne, il n’est pas question pour le Caire de présenter des excuses pour avoir participé à la conférence mais encore..
Décidément, la Conférence de Grozny sur " le sunnisme et les gens sunnites", qui a eu lieu il y a quelques semaines en Tchétchénie continue de faire couler de l'encre, pas seulement du côté saoudien mais tout autant du côté égyptien.
Selon la chaine satellitaire iranienne alAlam, citant des sources égyptiennes, le Caire est profondément exaspéré par la campagne diffamatoire effectué par les médias saoudiens contre le président égyptien Abdel Fattah al- Sissi et contre le cheikh alAzhar Mohammad Tayyeb.
Des médias égyptiens n'ont pas hésité à exprimer leur indignation voire leur colère à l'égard de la campagne de critiques saoudiennes qui se poursuit toujours contre l'Egypte, suite à la conférence de Grozni, inaugurée par cheikh Al-Azhar Ahmed al-Tayeb et qui a exclu dans sa déclaration finale le wahhabisme de la définition du sunnisme et des gens sunnites .
Or, suite à la polémique provoquée par cette déclaration, cheikh al-Azhar a revu certains points adoptés à ladite conférence.
Un journaliste égyptien a rapporté que " certaines instructions claires ont été émises aux médias égyptiens de ne pas répondre à la campagne de critiques saoudiennes et ce dans l'intêret du pays, et de se contenter de rappeler les déclarations de l'ambassadeur saoudien au Caire, qui a confirmé que les points de vue et les critiques venant des médias saoudiens contre l'Egypte ne représentent pas la position du gouvernement saoudien".
Toutefois, la source a souligné : "le Caire est assez contrarié par la campagne de déclarations qui se poursuit toujours contre elle, alors que cheikh al- Azhar s'est retracté de la déclaration de la conférence. Cela dit, il n'est pas question pour le Caire de présenter des excuses pour avoir participer à la conférence ou de renier le fait que les gens sunnites sont représentés par Al-Azhar en tant que principale référence écrasante pour les musulmans dans le monde et certes pas une autre partie. "
Par ailleurs, Dr. Ahmed Karima, professeur de jurisprudence comparée à l'Université d'Al-Azhar a affirmé dans un communiqué de presse que "les déclarations d'Al-Azhar et la réintégration du salafisme-wahhabite dans la définition des gens sunnites est contraire à la réalité scientifique".
Et de préciser: " la Oumma islamique s'est mise d'accord sur une définition précise depuis 1300 ans. Dans cette définition , on s'est contenté d'inclure les Ashaarites et les Maatiridites, alors que les Salafistes sont des intrus étrangers à cette définition et n'appartiennent en aucun cas à cette définition. Et pour cause, le salafisme-wahhabisme cherche à s'accaparer le sunnisme et la communnauté sunnite, et accuse tous ceux qui s'opposent au wahhabisme de falsification, de déviation, de corruption et les annulent. Ils visent surtout la doctrine Ashaarite adoptée par al-Azhar et le grand Imam d'al-Azhar ".
A noter, que parmi les voix saoudiennes qui se sont élevées contre cheikh alAzhar et contre le Caire, il est intéressant de rappeler celle du chroniqueur saoudien Mohammad Al-Cheikh, un des petit-fils de Mohammad Ben Abdel Wahhab, le fondateur du courant wahhabite saoudien et qui a appelé à ne plus soutenir le président Sissi.
En effet, selon une source saoudienne, proche du gouvernement saoudien, les propos de Mohammad al-Cheikh traduisent l'opinion de la majorité des gens en Arabie-saoudite.