Le fait que l’armée syrienne ait déployé ses radars pour abattre les appareils israéliens est « un tournant qui reflète la confiance en soi accumulée chez sa direction », selon des médias israéliens.
Israël est particulièrement susceptible par rapport à tout ce qui se passe dans le sud syrien. Comme dans le sud libanais d’ailleurs.
Pour lui, les messages politiques et militaires de la riposte syrienne à la violation israélienne de l’espace aérien sud-syrien ne sauraient passer inaperçus. Que des appareils israéliens aient été abattus, comme l’affirment Damas, ou qu’il n’en a rien été, selon le démenti de Tel Aviv.
Dans les deux cas, une certitude en ressort: l’armée syrienne a bel et bien utilisé ses batteries de défense antiaérienne contre des avions israéliens. Sans aucun doute, c'est une première.
Notons que selon la version syrienne, l’avion a été abattu lorsqu’un missile aérien de type S200 tiré à partir de position située au nord du gouvernorat de Souweïda a explosé à proximité de lui et l’a considérablement endommagé avant qu’il ne s’abatte au sud du Quneitra, entre les deux localités Bir-Aajam et Briqat , occupés par le front al-Nosra.
Signe que l’administration israélienne ne prend pas à la légère cette riposte : son armée a rappelé à l’improviste des manœuvres très importantes, simulant une confrontation avec l’armée syrienne et ses alliés sur les deux fronts libanais et syrien, et impliquant quelque 200 mille réservistes.
Autre décision qui ne saurait qu’être lié à cet événement : Israël va doubler d’effort les soins administrés dans ses hôpitaux aux miliciens syriens blessés. Selon le correspondant militaire de la 10ème chaine israélienne, il est même disposé à les transporter chaque jour vers les hôpitaux de Safad et à les ramener sur les fronts syriens.
Cette hypersensibilité est similaire chez les médias israéliens, selon lesquels la riposte syrienne est qualifiée « d’exceptionnelle et non coutumière ».
« C’est une message d’Assad. Les deux missiles veulent dire à Israël qu’Assad a adopté une nouvelle équation et qu’Israël devrait en être pleinement consciente », a commenté la 10eme chaine de télévision israélienne, évitant de discuter la version israélienne officielle de l'évènement.
« L’accord russo-américain a donné à Assad une grande gorgée de confiance en soi, sans oublier les succès réalisés sur le terrain ces dernières semaines avec l’aide de la Russie et de l’Iran », a-t-elle ajouté.
Pour le site israélien d’informations Wala, le fait que l’armée syrienne ait déployé ses radars pour abattre les appareils israéliens est « un tournant qui reflète la confiance en soi accumulée chez sa direction ».
« Les Russes qui soutiennent Assad fournissent à ses forces des informations directes sur les activités aériennes, dont celles de la forces aérienne israélienne», estime le média en ligne.
Lequel n’exclut pas que la prochaine action pourrait très bien être « une embuscade tendue aux avions israéliens, en camouflant les batteries des radars au dernier moment, afin de surprendre les pilotes israéliens et de permettre aux forces syriennes d’exécuter leur attaque ».
L’inquiétude israélienne est d’autant plus justifiée que le président syrien Bachar al-Assad et le numéro un du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah avaient juré d’ouvrir le front syrien à la confrontation contre Israël, pour libérer le Golan occupé.
Il est vrai que le règlement de compte n’a pas encore commencé. Le fait de faire part aux combats au sud de la Syrie, pourrait aussi bien retarder son avènement que l’accélérer. Mais il ne saurait l’éliminer. L’exemple libanais ne date pas de si longtemps.