Des groupes de manifestants s’en sont pris aux journalistes, les contraignant à fuir les abords du cortège.
Une manifestation à Chios contre la concentration sur cette île égéenne de 3.500 réfugiés et migrants a donné lieu à des affrontements entre policiers et manifestants et des violences contre des journalistes présents, a rapporté ce jeudi l'agence de presse grecque Ana.
Les forces anti-émeutes ont fait usage de gaz lacrymogène pour empêcher quelque 800 manifestants, réunis mercredi soir suite à des appels sur les réseaux sociaux, de s'approcher des deux camps abritant des réfugiés et migrants sur l'île, a confirmé une source policière.
La police a interpellé quatre volontaires et un migrant, qui participaient à une contre-manifestation organisée à l'intérieur du camp de Souda, d'où quelques projectiles ont été tirés vers la police. Les cinq ont été rapidement relâchés.
Selon des images du site local d'information Politischios.gr, une partie des manifestants ont marché en chantant l'hymne national, autour d'un drapeau grec, rappelant les pratiques d'activistes grecs d'extrême droite.
Des groupes de manifestants s'en sont aussi pris aux journalistes, les contraignant à fuir les abords du cortège, selon ce site.
Le directeur d'un autre site local d'information, Astiparis.gr, Iannis Stevis, a affirmé avoir été frappé par un militant néonazi connu, qui s'est emparé de sa caméra, sans que la police n'intervienne.
Stevis a porté plainte contre son agresseur, qui a fait de même en l'accusant de diffamation, a confirmé la police.
Plus au nord, sur l'île de Lesbos, autre point d'entrée des réfugiés et migrants qui continuent de tenter de rallier l'Europe en provenance de Turquie, des incidents ont opposé dans la nuit des résidents afghans et maghrébins du camp de Moria, selon l'Ana.
Les tensions sont récurrentes sur les îles grecques d'Egée où le plan UE-Turquie visant à couper la route migratoire égéenne a bloqué quelque 13.000 réfugiés et migrants, soit près du double des places d'accueil disponibles.
Ces exilés sont en principe voués au renvoi en Turquie pour être arrivés après le 20 mars, mais ces retours, fortement contestés en regard du droit d'asile, marquent le pas, faute des renforts européens promis à la Grèce pour assurer leur légalité et au vu de la situation en Turquie.