L’histoire ds convois de la vie et des convois de la mort.
Depuis la conclusion le 12 septembre dernier de l’accord entre les deux chefs de la diplomatie russe et américain, Washington est à la manœuvre pour bloquer son application.
Russes, Syriens et Iraniens en sont bien conscients et comprennent bien l’enjeu.
Un accord qui doit rester secret
La plus significative de ces manœuvres, et la plus révélatrice aussi a été le refus des Américains de rendre publiques les clauses de cet accord. Pourtant, les Français voudraient bien les consulter. Et les Russes voudraient qu’elles soient exposées lors de la réunion du Conseil de sécurité qui aura lieu dans la soirée de ce vendredi.
Une localisation interdite
Autre refus américain aussi suspect est celui de donner la localisation des groupes modérés, afin de les distinguer de ceux de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra, (rebaptisé front Fateh al-Sham).
Quant bien Washington a fourni à Moscou quelques informations, ce vendredi, elles se sont avérées incomplètes, et surtout ne suffisant pas à faire la distinction, selon une première analyse faite par le colonel Alexandre Zorine, représentant spécial du ministère russe de la Défense.
« Des discussions entre les militaires russes et les représentants du Pentagone, ainsi que ceux du renseignement américain, se sont tenues à Genève. Nous étudions les informations qui nous ont été transmises aujourd'hui et qui concernent les zones d'actions des groupes armés contrôlés par les États-Unis. Leur analyse préalable montre qu'ils ne permettent pas de faire la distinction entre l'opposition modérée et le Front al-Nosra », a-t-il précisé.
Les informations fournissent uniquement les noms des groupes gérés par les Américains et non leur localisation, indique l’Etat-major russe.
Ce vendredi encore, lors d’un contact téléphonique, le chef de la diplomatie russe n’a pas manqué de rappeler à son homologue américain de "mettre à exécution rapidement sa promesse concernant la séparation de +l'opposition modérée+" des jihadistes.
La franchise de l'AFP
« Les rebelles comptent sur l'aide de Fateh al-Cham, aguerri et bien organisé, dans toute bataille contre le régime. De plus, ils contrôlent avec Fateh al-Cham de vastes régions dans les provinces d'Alep, d'Idleb et de Damas », a justifié l’AFP.
Depuis que le front al-Nosra a annoncé sa soi-disant séparation d’Al-Qaïda, l’agence française dont la ligne éditoriale se confond avec la politique étrangère française, reconnait plus ouvertement les liens entre les miliciens soutenus par les Occidentaux et ces jihadistes aux affiliations idéologiques wahhabites.
Castello: le grand dilemne
La deuxième manœuvre américaine concerne la route Castello, qui a pendant été la principale voie d’approvisionnement des quartiers est insurgés, avant d’être conquise par l’armée syrienne et ses alliés. Selon l’accord, elle devrait être démilitarisée avant de permettre aux convois humanitaires de la franchir.
Les forces gouvernementales ont retiré leurs troupes ce vendredi, laissant la place au Croissant rouge syrien. Pas très oin. Elles n’ont pas tardé à y revenir, lorsqu’elles ont constaté que les milices n’avaient pas fait de même dans les régions qu’elles occupaient.
« L’armée syrienne était prête à se retirer de la route du Castello… les forces régulières avaient commencé à se retirer de cet axe stratégique d'Alep, mais on été obligées d'y revenir face au maintien dans leurs positions des groupes rebelles », a indiqué l’armée russe dont des éléments s’étaient déployés à Castello dès l’entrée en vigueur de la trêve.
"Malgré l'accord, les rebelles n'ont pas retiré leur matériel et leurs armes de la route du Castello", a affirmé le haut responsable militaire Vladimir Savtchenko.
Alors que les images retransmises par de nombreuses télévisions dont al-Manar et al-Mayadeen montraient depuis ce matin des travaux de remblaiement dans la route, les agences occidentales quant à elles soutiennent qu’il n’y a eu aucun retrait syrien. « En milieu de journée », indique l’AFP.
Les convois de la vie...
Dès lors, la campagne médiatique et politique est montée d’un cran pour faire passer ces convois.
D'un côté, les agences évoquent d’un ton pathétique des convois de la vie, en termes de « camions remplis de nourriture et de médicaments pour ces habitants d’Alep, toujours bloqués dans une zone tampon entre les frontières turque et syrienne », selon l'AFP.
Et les Américains accusent le gouvernement syrien et la Russie et menacent.
"A l'heure qu'il est, les camions qui pourraient acheminer de l'aide vitale attendent. Cela relève de la responsabilité directe du régime et de ses bienfaiteurs à Moscou", a dit la Maison Blanche.
Et le Pentagone a enchainé « qu'il n'y aurait pas de coopération militaire avec Moscou en Syrie tant que l'aide n'aura pas été débloquée ».
les convois de la mort
Principale pomme de discorde dans cette affaire de la route Castello, et dont les Américains ne voudraient pas parler : le gouvernement syrien insiste pour donner les permissions de passages des convois. Il voudait surtout inspecter ceux en provenance de la Turquie, qui sont d'ores et déjà préparés, afin de s’assurer qu’ils ne contiennent pas d’armements destinés aux miliciens retranchés dans les quartiers est d’Alep.
Tout le monde sait que ces derniers en manquent énormément. S’ils en reçoivent de nouveau, la bataille reprendra. Damas craint que ces convois qui devraient donner la vie ne sèment de nouveau la mort. Alep est plus meurtrie que jamais.
Sources: AFP, Sputnik, RT, Sana, al-Manar