24-11-2024 11:40 PM Jerusalem Timing

Les femmes bahreinies tiennent tête au régime (vidéo)

Les femmes bahreinies tiennent tête au régime (vidéo)

Une manifestation grandiose a eu lieu à Manama pour dénoncer les mesures répressives du régime

A Bahreïn, les femmes se sont rassemblées en masse dans la capitale Manama pour dénoncer les violences et les tortures pratiquées à leur égard par les autorités bahreinies.

Sachant que le régime emprisonne et torture les femmes qui participent aux manifestations pacifiques réclamant des réformes.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon, l'organisation de défense de droits de l'homme Human Rights Watch, l'administration américaine ainsi que la France et l'Iran ont dénoncé la répression du régime bahreini qui transgresse les lois internationales.

Sur le terrain, l’opposition bahreïnie a annoncé vendredi la mort de Jaafar Lotf-allah, âgé de soixante-quatre ans, originaire du village chiite d'Abu, suite à l’inhalation de gaz lacrymogènes tirés par des soldats du régime bahreïni.

La  famille du martyr a déclaré que Jaafar est resté à moitié paralysé, sa santé s'est détériorée après avoir été transféré à l'hôpital.

 Elle a ajouté que les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes sur les manifestants, et que la nuit, il est difficile de transporter les personnes âgées et les enfants à un endroit sûr, sachant que  les forces du régime bahreïni  tirent délibérément des bombes lacrymogènes à l’intérieur des maisons.

 L'imam du vendredi à Bahreïn,  cheikh Issa Qassem, a estimé que le régime monarchique bahreïni a atteint le plus bas niveau de l’immoralité en agressant des dizaines de manifestantes, révélant ainsi sa haine contre le peuple.

Par ailleurs les protestations à Bahreïn se poursuivent en crescendo contre les jugements sévères émises par un tribunal spécial ( un tribunal militaire mis en place pour organiser les procès) à Bahreïn, et en solidarité avec le personnel médical.

En effet, Vingt médecins bahreïni qui ont soigné les militants blessés pendant les manifestations antigouvernementales ont été emprisonnés pour entre cinq et 15 ans, dans des jugements qui ont été immédiatement dénoncés par les instances médicales et les groupes de défense des droits humains à travers le monde.

Treize des médecins et infirmières condamnés ont reçu des peines de 15 ans de prison, tandis que sept autres ont reçu des peines de cinq à 10 ans.
Tous les accusés ont été inculpés sous l’accusation d’avoir commis des crimes contre l’Etat lors du soulèvement pacifique et d’inspiration populaire.

La plupart ont travaillé au Centre médical Salmaniya à Manama, qui est devenu un lieu important dans la révolte dans le minuscule royaume du Golfe. Les représentants du gouvernement prétendaient qu’il avait été transformé en une base pour un complot visant à renverser la monarchie vieille de 200 ans.
Les médecins ont également été accusés « d’incitation à la haine et à l’insulte contre le régime, de fomenter la haine contre une autre secte et d’entraver la mise en œuvre de la loi, de détruire des biens publics et de prendre part à des rassemblements visant à compromettre la sécurité générale et à commettre des crimes. »

Les médecins, qui ont tous nié ces accusations, ont été parmi des dizaines d’autres arrêtés pour avoir rejoint les protestations dirigées contre le gouvernement dirigé par un pouvoir monarchique dans le pays.

Le secrétaire général de l’ONU a condamné ces détentions, appelant Manama de libérer rapidement mes détenus politiques.

Un médecin qui a été condamné a déclaré jeudi que les événements du 17 février - un assaut particulièrement sauvage sur le rond-point - avait changé la nature de l’insurrection.

« Ce jour a changé ma vie », a déclaré la femme médecin. « Je me sentais mal de voir mon propre peuple traité comme des animaux. »

« En avril, mes craintes se sont confirmées et j’ai été enlevée de ma maison par plus de 30 hommes masqués armés de fusils, en face de mon fils que j’ai dû laisser seul. »

« J’ai été abusé physiquement et émotionnellement, les yeux bandés et menottés. Ils m’ont battue à coups de poings et de pieds, et avec un tuyau. On m’a fait subir des chocs électriques. Ils ont menacé de me violer. Ils ont menacé de me tuer pour que je confesse de fausses accusations. J’ai été harcelée sexuellement et humiliée. »

Dans un autre jugement devant le tribunal militaire, un homme a été condamné à mort, accusé du meurtre d’un policier.

Des centaines de chiites qui avaient participé aux manifestations pro-démocratie en février se sont plaints qu’ils avaient depuis été licenciés ou suspendus de leur emploi, tant dans le secteur privé que public.