Lavrov a refusé le renouvellement de la trêve qui a permis aux milices en Syrie de se réarmer et renforcer leurs positions
L’attaque meurtrière commise contre un convoi humanitaire dans la nuit de lundi à mardi près d’Alep, alimente encore la polémique entre les Etats-Unis qui s’obstinent à accuser les Russes. Tandis que ces derniers sont persuadés que les allégations américaines visent à faire oublier leur attaque meurtrière contre une position de l’armée syrienne perpétrée le samedi dernier.
La nature de l'attaque au cours de laquelle 18 des 31 camions d’aides ont été détruits et 20 civils ont été tués n'ayant toujours pas été élucidée, les Russes multiplient leurs observations faites à la lumière des images satellitaires et des images de drones qu’ils ont collectées.
Dernière révélation russe : un drone Predator de la coalition se trouvait dans le secteur à ce moment-là au moment de l’attaque.
"Cet appareil a pénétré dans le secteur de Orum al-Koubra, où se trouvait la colonne de véhicules, quelques minutes avant qu'il ne s'embrase", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, le général Igor Konachenkov. "Il en est ressorti 30 minutes plus tard", a-t-il ajouté.
Toujours selon le porte-parole du ministère de la Défense, "un drone de combat de la coalition internationale, ayant décollé de la base turque de Incirlik (qui accueille des éléments de l'USAF, l'armée de l'air américaine, ndlr), volait le (lundi) 19 septembre dans la soirée à une altitude de 3.600 mètres et à une vitesse de 200 km/h dans ce secteur précis".
M. Konachenkov a rappelé ensuite que ce drone était un Predator - un appareil utilisé par les Etats-Unis - et qu'il pouvait emporter des missiles.
"Ce genre de drone peut observer la situation, mais également servir à indiquer des cibles et mener lui-même des frappes précises sur des objectifs au sol", a souligné l'officier russe.
"Nos collègues occidentaux font tout pour que le bruit médiatique fasse oublier la tragédie de Deir Ezzor", a-t-il accusé en référence au raid aérien mené samedi par les Etats-Unis dans l'est de la Syrie qui a fait au moins 82 morts dans les rangs de l'armée syrienne régulière. Le raid a permis aux miliciens wahhabites takfiristes de Daesh qui assiégeaient la position de l'investir.
Kerry: les avions syriens doivent rester cloués au sol
A New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le ton est encore monté ce mercredi entre Russes et Américains
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a demandé solennellement à la Russie, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée à la Syrie, de faire en sorte que l'aviation syrienne soit clouée au sol pour selon ses termes « ne plus bombarder l'opposition et les civils ».
En présence de son homologue russe Sergueï Lavrov, Kerry a réclamé avec force la remise sur les rails de l'accord américano-russe du 9 septembre à Genève, notamment le rétablissement du cessez-le-feu qui n’a jamais été respectée par les milices et les rebelles sur place.
Lavrov: la trêve renforces les rebelles
Niant une nouvelle fois nié toute responsabilité de son pays dans les attaques contre les convois humanitaires en Syrie, le chef de la diplomatie russe n'a pas fermé la porte à un rétablissement de la trêve mais il a affirmé qu'il "ne pouvait plus y avoir de pause unilatérale" dans les combats de la part de l'armée syrienne.
Selon Lavrov, les précédentes trêves unilatérales ont surtout permis aux groupes rebelles de se regrouper pour se réarmer et renforcer leurs positions.
Il a réitéré la demande de Moscou de "revoir la liste des organisations terroristes" qui seraient exclues d'un cessez-le-feu.
"Si nous pouvons nous mettre d'accord sur cette approche globale, une cessation des hostilités aura de meilleures chances de survivre et de réussir", a-t-il conclu.
Sources: Sputnik; AFP; al-Manar