Les explications du Pentagone dressent une image compromettante de ses propres forces armées et de son renseignement.
La coalition internationale dirigée par les États-Unis n’a cessé de bombarder les positions de l’armée syrienne samedi dernier qu’après deux coups de téléphone au centre de gestion de la coalition, apprend-t-on d’une source au Pentagone.
Le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov avait auparavant déclaré que l’aviation de la coalition avait effectué quatre frappes sur les positions des militaires syriens encerclés par les terroristes du groupe Daech près de la ville de Deir ez-Zor.
Ces raids ont fait 82 morts et environ 100 blessés parmi les militaires. Les États-Unis ont confirmé avoir effectué les raids, mais ont affirmé avoir averti Moscou de ces frappes au préalable.
Selon des porte-paroles du Pentagone, les militaires étaient convaincus de bombarder des positions de Daech et ont cessé l’opération immédiatement après avoir découvert l’erreur.
Néanmoins, selon le colonel des forces armée US John Tomas, cité sur le site du Pentagone, 30 ou 50 minutes après le commencement des frappes, la partie russe a téléphoné au centre de la coalition responsable pour les raids aérien, mais n’a pas pu le contacter, l’employé censé être au téléphone étant absent.
Les représentants russes ont téléphoné encore une fois et cette fois l’employé était sur place et a pris l’appel. Ayant appris que les forces gouvernementales syriennes étaient devenues la cible de l’attaque, il en a informé le commandement sur les lieux et cinq minutes plus tard l’attaque a cessé.
John Tomas a déclaré que les militaires américains avaient surveillé la cible pendant deux jours. Selon lui, « c’était une cible dynamique (celle qui est surveillée pendant plusieurs jours) et donc il s’agit d’une frappe imprévue, non-planifiée ».
Le colonel a également indiqué que la frappe avait été effectuée en se basant sur les données du renseignement. Toujours selon John Tomas, le département à la Défense a lancé une enquête sur cet incident à laquelle participeront d’autres pays de la coalition.
Commentant les frappes à Deir ez-Zor, le ministère russe des Affaires étrangères avait auparavant déclaré que les actions des pilotes étaient à la limite de la négligence criminelle et de la complicité directe avec le terrorisme.