Ils se sont soulevés contre la marginalisation.
Les policiers américains, sur ordre de leur Etat qui donne des leçons aux pays arabes, sont en train de tabasser leurs manifestants à coups de matraque.
En effet, Samedi, le mouvement des «indignés» américains du mouvement Occupons Wall Street, a pris incontestablement de l'ampleur.
Il revendique une présence de groupes d'«occupation» des quartiers d'affaires dans plus de 100 villes américaines dont les plus grandes : de Houston à Chicago, de Philadelphie à San Francisco.
A Boston, les «indignés» campaient face au bâtiment de la Réserve fédérale (Fed, la banque centrale américaine).
A New York, ils se retrouvaient en assemblée générale deux fois par jour.
Des commissions ont été instaurées sur les finances, les relations avec le mouvement dans les autres cités. Une infirmerie d'urgence a été créée.
Deux sites internet centralisent la multitude des initiatives et des blogs relayaient les activités du mouvement.
Twitter est leur organe de connexion. Ils se sont dotés d'un journal de quatre pages : The Occupied Wall Street Journal.
Dimanche, la composition du mouvement a évolué également. Jeunes salariés, avec ou sans emploi, et futurs diplômés gagnent en nombre, marginalisant les premiers initiateurs, plus proches d'une mouvance anarchisante.
Ils suscitent un intérêt croissant dans les milieux progressistes. «Ça monte», lisait-on avant-hier sur une pancarte à New York à l'origine des événements qui secouent actuellement les Etats-Unis.
« Place de la Liberté», comme ils nomment le square qu'ils squattent à deux pas de la Bourse new-yorkaise, les «indignés» américains du mouvement Occupons Wall Street étaient environ 1500 dimanche, soit trois fois plus que les jours précédents.
Beaucoup grâce au maire Michael Bloomberg, qui avait envoyé ses forces de police la veille arrêter les 600 à 700 militants partis traverser le pont de Brooklyn, situé non loin de là.
Le soir même, les premières images faisaient le tour du Net. D'un coup, l'intérêt médiatique était monté de plusieurs crans. Les policiers attendaient en nombre les manifestants qui ne s'aperçoivent pas que d'autres forces de l'ordre avançaient vers eux à rebours.
Pris au piège, personne n'a entendu lorsqu'un officier a intimé l'ordre d'évacuer les lieux, les «indignés» ont-ils cherché à perturber la circulation ?
«Ce n'était pas notre projet, a avoué un manifestant, mais c'est arrivé.
On ne savait plus quoi faire : certains se sont assis, d'autres se sont mis à courir. Les tabassages ont commencé, les brutalités n'ont pas trop duré».
A 11 heures, dimanche, il était de retour place de la Liberté. «Ce qui se passe ici est merveilleux», dit cet étudiant en ingénierie électrique de 22 ans, venu de Buffalo, à 650 kilomètres à l'ouest de New York, qui dénonce «les lobbies qui dévoient la démocratie».
Le mouvement s'est d'ailleurs trouvé un slogan unificateur symptomatique : «Nous sommes les 99%», pour signifier que leur seul adversaire, c'est ce 1% de «riches» et leurs lobbies.