23-11-2024 10:58 AM Jerusalem Timing

États-Unis: les anti-Wall Street crèvent l’écran

&Eacutetats-Unis: les anti-Wall Street crèvent l’écran

Le reportage est signé Ouest-France

Depuis le 17 septembre, un mouvement pacifiste manifeste à New York contre les injustices du système financier. L'intervention de la police, ce week-end, lui a offert une publicité sans précédent.

9 h du matin, une centaine de personnes dorment sur le marbre froid de la place de la Liberté, au milieu d'un concert de klaxons et de sirènes d'ambulances. Située au cœur du district financier de Manhattan, la place est occupée depuis le 17 Septembre. Le mouvement « Occupy Wall Street », qui s'est étendu de Los Angeles à Boston en passant par Chicago, milite contre les injustices du système financier.

 

« Le modèle économique doit changer », déclare Wiljogo Cook, 33 ans, originaire d'Oakland en Californie, sur place depuis le premier jour. Et d’ajouter : «  Il est injuste que les banques soient renflouées alors que des millions de personnes crèvent de faim. »

« Foutaise ! », peste un trader à la vue d'un manifestant qui tient une pancarte « À bas le pouvoir, pas les travailleurs ». Visage fardé de blanc, yeux cerclés de noir, ce manifestant se prépare à rejoindre « la marche des zombies », qui débute à 10 h sur Wall Street, la rue où se trouve la bourse de New York et de nombreuses institutions financières.

« C'est un jeu de miroirs symbolique, explique Dylan, 19 ans, originaire de Hawaï. "Pour nous, les traders sont des zombies : ils ressemblent à des humains, mais n'ont pas de cœur, aucun scrupule."

Non loin, d'autres manifestants assis en cercle, cahiers ouverts sur les genoux, échangent des idées pour réformer le système financier. L'un propose d'instaurer une monnaie alternative. Un autre de supprimer la Réserve fédérale (Banque centrale). Utopistes ou anarchistes ? « Nous avons plein d'idées qui se complètent, sans être en compétition », insiste John Hildebrand, originaire de l'Oklahoma.

Sur son site Internet, Occupy Wall Street se présente comme un mouvement pluriel, sans leader.
« Nous sommes les 99 % qui refusent l'avidité et la corruption de 1 % », lit-on sur la page d'accueil. Par 1 %, il faut comprendre les 230 000 millionnaires qui bénéficient d'avantages fiscaux. « Nous utilisons les tactiques révolutionnaires du Printemps arabe », explique les initiateurs.

Non-violent, le mouvement s'est attiré la sympathie de célébrités. L'acteur Alec Baldwin, qui pourrait se présenter aux prochaines municipales de New York, a critiqué les méthodes de la police ce week-end.

 

Samedi, 700 protestataires ont été arrêtés et menottés par les forces de l'ordre, sur le pont de Brooklyn, après avoir été aspergées de gaz lacrymogène.

Ce qui a braqué tous les médias sur le mouvement et déclenché un élan de sympathie sur Internet.

 

Source : Ouest-France