Les autorités tentent de dissimuler les véritables raisons de la mort des manifestants.

 Un adolescent chiite de 16 ans est décédé jeudi soir après avoir été blessé lors de tirs des forces de sécurité sur une manifestation à Bahreïn selon l'opposition, contestant la version des autorités qui affirment que sa mort est due à un arrêt cardiaque.
  
Ahmad Jaber al-Qatan a été atteint de tirs de chevrotine, utilisée par la police anti-émeutes, lors d'une manifestation à Abou Saiba (ouest de Manama), a précisé vendredi al-Wefaq, le principal mouvement d'opposition chiite.
  
"Sa mort en martyr s'inscrit dans le cadre de la répression systématique de ceux qui réclament la démocratie à Bahreïn", a affirmé al-Wefaq dans un communiqué.
  
Le ministère de l'Intérieur a confirmé la mort de l'adolescent mais affirmé dans un communiqué qu'elle était due, "à un arrêt cardiaque".
  
Il a ajouté que le parquet avait ordonné une autopsie et une enquête sur les circonstances de sa mort.
  
  Le 15 septembre, l'opposition avait affirmé qu'un manifestant était décédé après l'inhalation de gaz lacrymogènes, contestant la version des autorités selon lesquelles il serait décédé des suites d'une maladie.
   Fin août, l'opposition avait déjà fait état de la mort d'un adolescent de 14 ans par une bombe lacrymogène qui lui avait explosé à la figure, mais les autorités ont démenti et affirmé que le jeune homme était mort des suites de coups.
  
Par ailleurs, un jeune joueur de football irakien a été condamné par la justice bahreïnie à un an de prison et à l'expulsion pour avoir participé à des manifestations d'opposition, a déclaré son père, un entraîneur de football, à l'AFP.
  

Zulfiqar Naji, 16 ans, arrêté en avril et accusé d'avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales, a reçu sa sentence mercredi, a déclaré son père, Abdelamir Naji, qui a l'intention de faire appel.
  

"Après le jugement, mon fils a été transféré dans une autre prison où il purgera le reste de sa peine, après avoir déjà passé six mois dans la
première", a-t-il dit.
  

Selon lui, Zulfiqar Naji est un joueur de talent, qui s'entraînait jusqu'ici avec l'équipe junior du club d’al-Mouharrak, tout en fréquentant l'école.
  

Des tensions sont apparues entre l'Irak et Bahreïn après que le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a averti le 26 mars que les interventions étrangères pour mettre un terme à la révolte à Bahreïn, risquaient de faire plonger la région dans une guerre confessionnelle.
  

Bahreïn, un archipel à majorité chiite dirigé par une dynastie sunnite, tente d’étouffer, avec le soutien militaire de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, un mouvement de contestation lancé mi-février par les chiites.