Un projet de loi controversé criminalisant les allégations de corruption a été perçu par un grand nombre de Jordaniens comme un moyen de protéger les corrompus.
Plus de 3.000 personnes ont participé vendredi à la première manifestation organisée par le nouveau Front national pour la réforme (FNR) pour demander des réformes et "extirper la corruption".
La manifestation est partie de la mosquée al-Hussein au Centre d'Amman et s'est dirigée vers la Mairie à un milomètre plus loin. Il s'agit de la première activité du FRN, formé en mai et qui regroupe le Parti du front de l'action islamique, émanation politique des Frères musulmans, les partis de gauche, des syndicalistes et des indépendants.
Les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "La réforme politique est la voie pour éradiquer la corruption", "Non à la protection de la corruption et des corrompus" et "La corruption est la cause de la pauvreté et du chômage".
"Le peuple veut la réforme et le changement", "Non à la protection de la corruption du gouvernement", ont scandé les manifestants, qui ont défilé dans le calme, encadrés par un important dispositif policier.
"Nous exigeons la fin de la corruption sous toutes ses formes, politique, administrative, législative et financière", a affirmé le chef du FNR, l'ancien Premier ministre Ahmad Obeidat (indépendant).
"La corruption est le problème essentiel de la Jordanie et la cause de l'injustice qui pousse le pays versl'instabilité", a-t-il ajouté.
S'adressant aux manifestants, M. Obeidat, qui a dirigé le Centre national pour les droits de l'Homme avant d'être limogé par les autorités en 2008, a appelé à des "réformes qui permettent de récupérer l'argent volé des caisses de l'Etat".
Des centaines de Jordaniens ont également manifesté à Irbid, Jerash (nord) et Tafileh (sud) pour demander des réformes et la fin de la corruption.
Un projet de loi controversé criminalisant les allégations de corruption a été perçu par un grand nombre de Jordaniens comme "un moyen de protéger les corrompus".
Suite au tollé, le roi Abdallah II a demandé la semaine dernière une révision de cette loi.
La Jordanie fait face depuis janvier à un mouvement de protestation réclamant des réformes politiques et économiques, ainsi que la fin de la corruption.